Auteur
Bertrand SERGOT
Résumé
La littérature sur les décisions de localisation d’entreprises en sciences économiques et en géographie s’inscrit, pour l’essentiel, dans le prolongement des hypothèses comportementales néoclassiques. L’adoption de cette vision rend inutile l’étude de la relation entre décision de localisation et performance. Dés que les hypothèses de rationalité et d’information parfaites des décideurs sont levées, la difficulté qu’il y a, pour les décideurs en situation, à relier a priori le choix d’un lieu d’implantation particulier pour un nouveau site avec le niveau de performance associé apparaît. Dans ces conditions, des recherches empiriques récentes ont montré que les décideurs tendent à privilégier, dans leurs choix de nouvelles localisations, les aires géographiques sur lesquelles ils peuvent disposer aisément d’informations détaillées, dignes de confiance et spécifiques à leur situation du fait de la présence locale préalable de leur entreprise, de la présence préalable d’autres entreprises ou des relations personnelles qu’ils entretiennent localement. L'hypothèse qui prévaut est que l'adoption, par les décideurs, de comportements d'inertie spatiale, d'imitation ou d'utilisation de leurs réseaux sociaux leur permet d’éviter les erreurs majeures en matière de choix de localisation, d’une part, et d’atténuer la probabilité d’apparition de difficultés inopinées lors de l’entrée en service des nouveaux sites concernés, d’autre part. La présente communication se propose de compléter les recherches empiriques existantes qui ont traité de cette question en évaluant la validité de cette hypothèse sur la base de données collectées par questionnaire sur un échantillon large et diversifié de décisions de localisation mises en oeuvre par les entreprises françaises des secteurs de l’industrie manufacturière et de la réalisation de logiciels. Les résultats obtenus font apparaître une réalité plus nuancée, la probabilité d’apparition de difficultés à l’échelle du nouveau site étant affectée différemment selon le type de comportement considéré.
Auteur
Audrey BOUCHER
Résumé
L’objectif de cette recherche est de mener une réflexion sur les spécificités des entreprises artisanales, liées à un réseau industriel, dans l’adoption des Technologies de l’Information et de la Communication. Dans un contexte de forte interdépendance organisationnelle, la diffusion de la technologie semble être acquise. Pourtant, l’étude basée sur une approche empirique montre que l’alignement n’est pas encore une réalité pour les artisans et que l’utilisation des capacités de ces technologies est encore faible. Toutefois, nous verrons que l’adoption des TIC est dépendante de l’appartenance au réseau, mais que le statut ambivalent de l’artisan confère un rôle prépondérant à l’environnement familial.
Auteur
Séverine VENTOLINI
Résumé
Avoir un réseau de relations est une véritable aide pour l’individu et notamment pour son évolution professionnelle. Les travaux sur le capital social et l’analyse des réseaux sociaux permettent d’expliquer ce que le « réseau » peut apporter à un individu. En effet, un réseau de relations peut être évalué par rapport à différentes dimensions, chacune n’apportant pas forcément les mêmes bénéfices à l’individu. Si plusieurs études se sont penchées sur les apports des réseaux sociaux, peu se sont intéressées à leur formation et leur évolution. Dans cet article, nous allons chercher à comprendre ce qui influence les caractéristiques du réseau de relations mobilisé par l’individu pour son évolution professionnelle. Le modèle présenté propose de comprendre les différentes caractéristiques d’un réseau de relations de développement professionnel à partir, d’une part, du comportement « politique » de l’individu et, d’autre part, des occasions qu’a ce dernier de développer des contacts. Il s’agit donc de comprendre le réseau personnel à partir de facteurs individuels et de facteurs liés à son environnement de travail.
Auteur
Yann RIVAL
Résumé
L’Internet s’est installé comme une réalité quotidienne, parfois même au coeur de l’activité des entreprises. Cette recherche se propose d’étudier la relation existant entre le développement de compétences et la performance de l’entreprise liée à l’Internet.
Après avoir tout d’abord défini la notion « d’activité Internet », nous justifions le choix de la théorie des ressources et compétences qui apparaît comme un cadre théorique prometteur pour l’étude de la performance des organisations. De manière plus précise, nous nous intéressons aux capacités dynamiques, particulièrement bien adaptées à l’environnement Internet.
Il s’agit alors de pouvoir mesurer la dynamique de renouvellement des compétences. Pour ce faire, une approche originale est mise en oeuvre en se focalisant sur les modes et le niveau de développement de compétences. Les échelles de mesure correspondantes sont alors soigneusement développées. Il en va de même concernant la mesure de la performance de l’activité Internet. Le modèle ainsi obtenu s’articule autour de sept variables latentes et deux variables modératrices.
La recherche est ensuite appliquée à un secteur dans lequel l’Internet est particulièrement développé: le tourisme. A la fin 2004, 610 questionnaires sont envoyés aux dirigeants et responsables e-business des entreprises du secteur du tourisme français comportant aux moins dix salariés et ayant développé en plus de leur activité traditionnelle, une activité en ligne. Les résultats issus de 123 observations permettent de tester au préalable la validité et fiabilité des échelles de mesure. Ils attestent ensuite du lien existant entre le développement de compétences et la performance de l’activité Internet. La relation est notamment significative en ce qui concerne le développement en interne de compétences. Enfin, l’effet modérateur de la taille de l’entreprise est vérifié. Plus la taille de l’entreprise est grande et plus l’incidence du développement de compétences sur la performance de l’activité Internet est conséquente.
Auteurs
Oihab Allal-Chérif
Dimitris Assimakopoulos
Marc FAVIER
Résumé
Depuis plusieurs années déjà, la légitimation des places de marché se fait attendre. Apparues à la fin des années 1990, leur utilisation reste marginale malgré toutes les prévisions. Si certains grands groupes agissent en précurseurs et investissent dans ces nouveaux outils, la plupart des entreprises restent méfiantes et n’utilisent pas ou très peu ces plates-formes numériques interentreprises. Celles-ci présentent pourtant des arguments très convaincants, mais comment être crédible quand elles doivent sans cesse démentir des rumeurs de faillites. De plus l’appellation « place de marché » recouvre des réalités tellement diverses qu’il est difficile de comparer les offres et de s’y retrouver parmi la multitude des prestations offertes. Le but de cette communication est d’observer, d’analyser et de classifier l’ensemble des places de marché francophones, soit 123 prestataires représentatifs des places de marché dans le monde, afin d’avoir une vision précise de ce qu’elles proposent. Une typologie matricielle nous permettra successivement (1) de mettre en évidence leur diversité et leur répartition suivant leur modèle économique, (2) de constater qu’elles négligent des services à forte valeur ajoutée pour lesquels la demande est assez forte pour se disputer des prestations très peu rentables pour lesquelles l’offre est bien supérieure aux besoins et (3) d’anticiper les évolutions futures grâce à l’étude des mouvements stratégiques que certaines d’entre elles opèrent déjà.
