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Communications par thème

Thème : Coopération, Changement & Innovation
Entre exploration et exploitation : la question de l’état d’esprit de la recherche industrielle

Auteurs

Hai Chau TRAN

Eléonore MOUNOUD

Résumé

Cet article interroge la nature des activités de la recherche industrielle et en propose une nouvelle représentation qui dépasse les oppositions habituellement soulignées à son sujet. En effet la recherche industrielle fait face à des demandes multiples et parfois contradictoires de la part des entreprises qui la développe. Ses missions vont souvent du support technique, à la demande, à une mission de proposition et d’innovation dans une perspective concurrentielle à long terme. Ses activités relèvent de logiques pourtant opposées telles que l’exploitation et l’exploration, ou encore la résolution de problèmes et la créativité. Notre analyse, ancrée dans une logique inductive, confronte les concepts mobilisés pour en rendre compte à des observations menées dans un Centre de Recherche Industrielle. Le résultat contre-intuitif de deux projets d’innovation ainsi que les concepts des sciences cognitives nous suggèrent une représentation renouvelée des activités de la recherche industrielle selon deux principes, la logique d’action et l’état d’esprit. D’une part, la résolution de problèmes est identifiée comme la logique d’action fondamentale et toujours présente de la recherche industrielle. D’autre part, l’état d’esprit ouvert (respectivement fermé) dans lequel elle est conduite, permet (ou pas) de créer des ouvertures au sein de la résolution de problèmes et de mettre en oeuvre (ou pas) une démarche d’exploration.

Thème : Coopération, Changement & Innovation
L’articulation entre management des compétences et organisation par projets : quels leviers d’action ?

Auteur

Sabrina LOUFRANI-FEDIDA

Résumé

Dans un contexte de renforcement des organisations par projets, la question du management des compétences devient aujourd’hui un enjeu clé aussi bien pour les entreprises que pour la recherche en sciences de gestion. Toute la difficulté réside, pour les entreprises, dans la production de leviers d’action favorables à l’articulation du développement des compétences et du développement des projets. Aussi, même si de récents travaux soulignent la nécessité d’articuler ces deux logiques, cette problématique nécessite des recherches complémentaires et davantage d’études menées sur le terrain.
Cette communication ambitionne de combler partiellement ce vide, à partir d’une analyse qualitative de quatre études de cas d’entreprises (IBM, HEWLETT-PACKARD, ARKOPHARMA et TEMEX), lesquelles organisent leur activité de développement de produits et services nouveaux au moyen de projets.
Nos résultats rendent clairement compte de la variété des leviers d’action mis en place par les entreprises étudiées pour gérer l’articulation entre management des compétences et organisation par projets. De surcroît, à partir d’une analyse thématique de ces leviers d’action, nous avons pu repérer trois dimensions clés qui permettent d’appréhender de manière globale et concrète cette articulation : le management des connaissances, la gestion des ressources humaines et la stratégie.

Thème : Coopération, Changement & Innovation
La construction de cartes cognitives collectives pour l’aide à la structuration de formes de coopération hybrides.

Auteur

Sébastien Damart

Résumé

Nous relevons de nombreux travaux en sciences de gestion s’appuyant sur les techniques de cartographie cognitive. Les contextes dans lesquels elles sont utilisées sont variés mais concernent beaucoup le processus de formation de la stratégie des firmes. Cette communication porte sur la proposition d’une démarche de construction de cartes cognitives collectives pour aider à structurer des relations de coopération intra organisationnelles d’un certain type. Nous utilisons le terme ‘hybride’ pour désigner ce type de coopération pour laquelle les complémentarités entre acteurs sont mal définies et pour laquelle l’incitation identitaire à coopérer est relâchée. Dans ces contextes, l’utilisation de cartes cognitives se heurte à un certain nombre de difficultés et nécessite de s’appuyer sur une revue de démarche de construction de cartes cognitives collectives utilisées dans d’autres contextes que celui dont nous traitons. Pour l’essentiel, les démarches passées en revue conduisent à construire des cartes partagées, à agréger des cartes individuelles ou à les comparer entre elles.
Structurée en quatre phases, la démarche proposée laisse une part importante à la confrontation sémantique entre acteurs, et alterne les phases de travail collectif et les phases individuelles sans qu’à aucun moment une procédure d’agrégation ou de comparaison des cartes entre elles ne soit utilisée.
Dans le cadre de cette communication, nous illustrons notre propos en montrant comment les premières phases de la démarche ont été mises en oeuvre dans le cas d’une coopération entre chercheurs d’une équipe sur un projet scientifique transverse. Nous montrons ainsi qu’un des intérêts majeurs de la démarche est de proposer aux participants de s’approprier une instrumentation du débat commune à tous et qui permet à la coopération de se structurer et ce en dépit même de l’absence de mécanismes générateurs de coopération classiquement repérés dans divers contextes organisationnels.
Mots clefs : cartes cognitives, coopération intra organisationnelle

Thème : Coopération, Changement & Innovation
PME innovantes et réseau d’acteurs complémentaires – résultats exploratoires en Australie Occidentale

Auteurs

Sophie Reboud

Timothy W Mazzarol

Résumé

Les PME sont une source d’innovations importante et les gouvernements n’oublient pas les petites firmes quand ils cherchent à encourager l’innovation. Cependant l’entrepreneur dans une petite entreprise est fréquemment en manque de ressources et a besoin de partenariats et de collaborations avec d’autres acteurs pour amener ses innovations sur le marché. Bien que le rôle des acteurs complémentaires soit connu comme permettant un développement de l’innovation, en particulier dans la diffusion de nouvelles technologies sur des marchés matures, les PME sont souvent réticentes et hésitent à s’engager dans des partenariats. Elles craignent en effet à la fois la mise en danger de leur autonomie de décision et la perte d’information concurrentielle. Cette recherche analyse les résultats d’une étude pilote sur des PME innovantes en Australie et leur estimation des risques et avantages encourus dans la construction de partenariat avec des acteurs complémentaires. Des analyses statistiques ont permis de montrer que les entrepreneurs de ces petites firmes étaient prêts à former des alliances lorsque celles-ci leur permettent de réduire le risque perçu par le client susceptible d’adopter leur innovation et d’améliorer la compréhension par ce dernier des caractéristiques de leur innovation. Cependant, il apparaît aussi que les entrepreneurs ont un réel besoin de sécurisation de ces partenariats, leur permettant d’être certains qu’ils pourront contrôler le processus jusqu’à son terme. Ces résultats suggèrent que la formation et l’apprentissage par les dirigeants de PME au développement et au management de réseaux de partenariats stratégique pourrait être un facteur d’amélioration important de l’innovation dans les PME.

Thème : Coopération, Changement & Innovation
Pour une vision holiste du changement : conceptualisation théorique

Auteur

Naoufel Remili

Résumé

Les changements stratégiques constituent une problématique centrale dans les organisations, ce qui explique l’intérêt important véhiculé dans la littérature. Cependant, la plupart des recherches qui portent sur le sujet demeurent généralement des démarches fragmentées, voir réductionnistes, qui s’intéressent au rôle d’une ou de certaines variables particulières. L’objectif de ce travail est de tenter de proposer une approche holiste qui permettrait une vision à la fois plus riche et plus réaliste du processus du changement stratégique, une approche qui vise un objectif de compréhension plutôt que normatif . Une approche holiste entendue dans le sens où elle aborde le changement dans une approche globale où différents niveaux d’analyse sont utilisés et s’interagissent pour mieux rendre compte les choix
stratégiques établis.
Concrètement cette approche permettrait d’articuler les niveaux micro (contexte interne) et macro (environnement institutionnel) à travers ce qu’on a appellera la dimension relationnelle qui matérialiserait l’interface entre la firme et son environnement économico-institutionnel. L’intérêt de ce travail est donc d’amorcer une réflexion théorique sur une autre façon d’aborder le changement stratégique. Un changement, qui par sa nature, ses caractéristiques et ses répercussions, nécessite à notre avis des démarche plus complexes et une approche plus globale.
L’autre contribution de ce travail est de mettre en exergue le concept de dimension relationnelle qui rend compte des relations de l’entreprise avec ses différents partenaires d’affaires, qui prennent place au sein de un ou plusieurs réseaux, concept enrichi par la théorie des parties prenantes. Notre travail vise une meilleure compréhension du processus du changement sans prétention de généralisation, l’amélioration des façons de faire et une mise en exergue des dimensions importantes qui permettraient d’élargir les opportunités et d’atténuer l’impact des menaces.