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Fillol Charlotte

Auteur

Charlotte FILLOL

Résumé

La finalité de notre article est de comprendre la nature et la diversité des relations intervenant dans le processus de diffusion interorganisationnelle des connaissances. Notre questionnement porte dans un premier temps sur la nature des dimensions de ces relations et dans un second temps sur leur diversité. L’intérêt est double : préciser et compléter la littérature sur les dimensions de ces relations d’une part et comprendre la diversité des relations à considérer dans le processus de diffusion des connaissances et l’influence de cette diversité sur les dimensions mises en exergue d’autre part.
La synthèse de la littérature sur la diffusion des connaissances révèle deux conceptions épistémologiques distinctes : la diffusion peut être perçue comme le « déplacement » d’une connaissance statique et désincarnée ou bien comme la « transmission » d’une connaissance dynamique et énactée. Le fondement commun à ces deux perspectives est mis en exergue : il s’agit de la relation interindividuelle (ou interaction), nécessaire à toute diffusion des connaissances.
Notre approche se fonde sur la compréhension des relations interindividuelles au sein d’un support particulier de diffusion des connaissances : les communautés de pratiques interorganisationnelles au sein du groupe EDF. La démarche adoptée tente d’éviter l’écueil de la réification de l’organisation en s’intéressant aux interactions entre les individus. Notre étude de cas, caractérisée par une triangulation et une collecte des données en deux phases sur une période de 9 mois, se base sur l’étude de cinq communautés de pratiques. Les travaux sur les communautés de pratiques révèlent l’existence de trois dimensions majeures dans la relation : les dimensions affective, identitaire et fonctionnelle.
Nos résultats se concentrent autour de deux points majeurs. En premier lieu, nous confirmons les trois dimensions proposées dans la littérature, tout en précisant certaines de leurs caractéristiques. Deux apports se dégagent : l’émergence d’un quatrième axe, culturel, et la primauté de la dimension affective sur les autres. En second lieu, notre étude empirique nous permet de comprendre l’importance d’autres relations dans le processus de diffusion des connaissances : les relations des membres avec l’animateur et avec leur entreprise. Enfin, notre troisième apport est d’expliquer l’influence de la diversité des relations sur les quatre dimensions de la relation interindividuelle, avant de conclure sur les leviers managériaux favorisant le processus de diffusion des connaissances.