AIMS

Index des auteurs > Boissin Jean-pierre

Boissin Jean-pierre, Emin Sandrine

Auteurs

Jean-Pierre BOISSIN

Sandrine EMIN

Résumé

Le développement des actions pédagogiques dans le domaine entrepreneurial ne va pas sans une réflexion sur leur efficacité alors que la nouvelle loi de finance promeut l’émergence d’indicateurs de performance dans l’action publique. Des recherches ont déjà montré l'importance de la formation à l'entrepreneuriat pour le développement d'une conscience entrepreneuriale mais peu se sont intéressées à diverses variables éducatives et à leurs effets précis sur les croyances des étudiants. La présente recherche vise à répondre, en partie, à cette attente. Elle a reposé sur une approche comparative et longitudinale pour évaluer les effets de trois modules de formation à l’entrepreneuriat sur les intentions et croyances de 143 étudiants grenoblois. Sur le plan théorique, elle s’appuie sur les modèles psychosociaux d’intention tels la théorie du comportement planifié de Ajzen (1991) en psychologie sociale et le modèle de l'événement entrepreneurial de Shapero (Shapero et Sokol, 1982) en entrepreneuriat. Selon ces modèles, l’intention de créer une entreprise est d'autant plus forte que la création d’entreprise est perçue comme une action désirable et faisable. Désirabilité et faisabilité s’expliquant toutes deux par les croyances que la personne a sur le monde qui l’entoure. Des tris à plats et des tests de comparaison de moyenne (ANOVA) ont été menés sur les réponses obtenues. Conformément à ces modèles, les résultats présentent l’évolution d’une part, de l’intention entrepreneuriale des étudiants et d’autre part, de leurs croyances avant et après la formation. Si la capacité à entreprendre connaît une progression significative, l’attrait de la création d’activités ne connaît pas d’évolution. Or, c’est cette variable qui s’avère déterminante dans l’intention entrepreneuriale ce qui explique l’absence d’évolution de cette dernière. En conséquence, pour faire évoluer positivement l’intention, la sensibilisation à l’entrepreneuriat devrait agir d’abord sur l’attrait. Mais pour aller dans ce sens, l’Université devrait s’engager sur un prosélytisme sur les valeurs entrepreneuriales à l’encontre souvent des schémas mentaux étudiants. Il n’est pas sûr que ce soit la vocation de l’université.