Auteur
Christophe BOURGEOIS
Résumé
Cet article propose une illustration empirique des principes développés par l’approche sociologique de la théorie néo-institutionnelle. Il a pour objectif de comprendre par quels déterminants un instrument de management à la mode se diffuse au sein d’une entreprise et de démontrer qu’au cours de ce processus, logique institutionnelle et logique économique à court terme peuvent coexister.
Pour ce faire, des entretiens semi directifs ont été réalisés auprès d’acteurs de sept organisations qui ont déployé une ou plusieurs pratiques de management en vogue.
Tout en confirmant la prégnance de variables institutionnelles sur la décision d’adoption d’un instrument de management à la mode, nous avons pu faire ressortir de l’étude empirique que cette décision passe par trois étapes : les facteurs déclencheurs, les facteurs moteurs et les facteurs discriminants.
Les facteurs déclencheurs, qui créent les conditions de l’adoption et traduisent le besoin des organisations de s’adapter aux contraintes de l’environnement, ont permis de relier sociologie néo-institutionnelle et approche évolutionniste.
Avec les facteurs moteurs qui favorisent l’adoption d’un instrument à la mode, nous avons retrouvé les trois piliers de l’institutionnalisme (isomorphismes normatif, coercitif, mimétique).
Enfin, les facteurs discriminants expliquent pourquoi une entreprise choisit certaines pratiques plutôt que d’autres et permettent de valider l’idée que la notion de champ organisationnel cohabite avec d’autres niveaux d’institutionnalisme.
La partie conclusive suggère de prolonger les travaux néo-institutionnels au niveau intra organisationnel en intégrant la manière dont les acteurs des organisations perçoivent leur environnement.
