AIMS

Saubesty – vallier Corinne
Quels apports du codage des données qualitatives ?

Auteur

Corinne Saubesty – Vallier


Résumé

En management stratégique, si les études de cas qualitatives ont appliqué la méthodologie classique de l’étude de cas selon Yin (1989), on observe depuis quelques années une multiplication des travaux de recherche qualitative qui ont choisi le codage des données comme modalité de traitement des données. Aussi, se pose la question de l’intérêt du codage de données qualitatives.
Le codage des données est présenté dans la littérature comme le moyen de faire face à la richesse des données qualitatives et de conduire une analyse systématique des données ( Miles & Huberman, 1985, 1991 ; Van de Ven & Poole, 2002). Des travaux (notamment Huberman et Miles, 1991 ; Van de Ven & Poole, 1990, 2002) ont développé et appliqué des méthodologies de codage des données adaptées aux études de cas en sciences de gestion et notamment en management stratégique.
Aussi, cet article vise à alimenter le débat portant sur la question de l’intérêt du codage des données qualitatives. Doit-on coder les données qualitatives pour mener une recherche qualitative de qualité ? A cette question, nous apportons des éléments de réflexion à partir d’une expérience du codage de données qualitatives dans les processus de développement des coopérations en management de projet.
A partir de la littérature et d’une application du codage des données dans le cadre d’une recherche portant sur le rôle des outils de gestion sur les processus de développement des coopérations, nous présentons des propositions quant aux apports et aux limites du codage des données qualitatives.
Les différentes phases du processus du codage des données et les résultats obtenus sont présentés. En effet, la compréhension du processus de codage est indispensable pour en comprendre les apports et les limites. Nous proposons un modèle de processus de codage en 5 étapes. Ce modèle montre que le codage des données est un véritable processus d’analyse des données interactif au sens de Huberman & Miles (1991). Nous montrons également que ce processus est un processus d’apprentissage des données et de co-construction de la question de recherche. Ensuite, nous abordons les limites du codage liées à la question de la qualité même du processus de codage. Enfin, pour conclure, nous proposons une voie d’analyse alternative mêlant récit et codage, dont la complémentarité est très importante.