Cette communication s’intéresse au rapport entre chercheurs et acteurs de terrain et au rôle de cette dyade dans la construction du savoir en sciences de gestion. Si de nombreux acteurs de la communauté scientifique appellent au renouvellement de ce rapport, les pratiques de recherche associées apparaissent hétérogènes et floues. Compte-tenu des enjeux scientifiques et éthiques de la construction d’un rapport acteur-chercheur plus collaboratif, notre article vise à caractériser les différents rapports que peuvent entretenir les chercheurs et acteurs de terrain en sciences de gestion et les pratiques de recherche dites collaboratives. La méthodologie qualitative mobilisée est une auto-ethnographie croisée. Les chercheuses font dialoguer leurs narrations et questionnements quant au rapport aux acteurs de terrain et son évolution, en mobilisant leurs expériences d’ethnographies organisationnelles. Nous identifions trois dimensions permettant de caractériser les rapports au praticien : (1) le périmètre des acteurs habilités à collaborer avec le chercheur (2) l’intensité de la participation du praticien dans les différentes étapes de la recherche et (3) l’objectif poursuivi dans le rapport au praticien.
Cette communication s’appuie sur l’analyse d’une enquête produite par l’association L214 Éthique et Animaux dans les confins de la gestion du bien-être animal, une enquête qui dénonce le productivisme agricole et l’élevage animal en général et les pouvoirs publics et le groupe agroalimentaire Avril en particulier.
Inscrit dans une démarche de pragmatisme spéculatif, ce travail engage les perspectives de Donna Haraway pour penser la manière dont la gestion composte l’animal, un objet marginal, émergent et sous tension dans la recherche en management, qu’elle soit ou non critique.
Tout à la fois fantôme, personne et corps vivant socialisé, l’animal ainsi composté ouvre l’opportunité de concevoir une organisation alternative comme une organisation biosociale et d’explorer les singularités du travail d’alliance dans ce contexte.
Chemin faisant, un micro-geste spéculatif est opéré pour tenter de contribuer à fertiliser l’imaginaire des CMS.
Mots-clés : Donna Haraway, animal, organisation biosociale, enquête, stratégie collective
L’enseignement des Ecoles de management de tend à se normaliser au détriment des approches critiques du management. Pour dépasser cette critique, nous proposons une réflexion à partir d’un cours intitulé « management et organisation ». Nous faisons émerger trois contributions : d’abord, le cours repose sur une relation professeur-étudiants qui permet le questionnement : le transfert de travail. Ensuite, l’enseignant propose des théories « cliniques » qui permettent d’étudier une situation dans sa contingence et dans ses contradictions. Cette approche est une façon de faire émerger le « non rapport » qui prévaut selon Lacan dans toute situation sociale. Enfin, les types de réflexivité sont mis en regard et articulés les uns aux autres. La réflexion pratique visant à la résolution de problèmes est insérée dans le processus de travail des étudiants. Par sa dialectisation avec la réflexivité critique, les valeurs des étudiants peuvent émerger dans un processus réflexif.
Dans le contexte de post-révolution tunisienne, nous cherchons à comprendre l’efficacité du discours revendicatif des salariés. C’est ainsi nous abordons la question de recherche suivante : Comment le discours revendicatif des salariés d’une organisation publique dans un contexte post révolutionnaire pourrait-il engendrer un changement organisationnel ? Notre objectif est de comprendre ce qui est réalisé à travers l’action illocutoire.
Dans cette lignée, nous empruntons à la fois la grille de lecture du sensemaking et celle de la sociologie critique de Bourdieu. Nous nous intéressons à l’étude de cas d’une organisation publique. Notre posture épistémologique se veut interprétativiste et notre méthodologie est qualitative. Nous recourons à une triangulation au niveau des outils de collecte des données (la participation observante, le recueil documentaire et le recours à Facebook). L’interprétation et la discussion de nos résultats nous a conduit à retenir la performativité du discours revendicatif au niveau du changement structurel de l’organisation.
L’objectif de cet article théorique est double : montrer que la prise en compte de la pauvreté par la discipline de la stratégie constitue une opportunité pour interroger et repenser la stratégie en tant que discipline dans une perspective critique et proposer une grille théorique pour répondre à ce défi. Je démontre ainsi que ces stratégies appellent les chercheurs à prendre en compte une conversation stratégique plus large et plus inclusive, à s’intéresser aux jeux de pouvoir externes dans la fabrication de la stratégie, à prendre en compte l’encastrement de ces derniers dans des structures de pouvoir plus larges et enfin à reconnaître et explorer le rôle politique de la stratégie. Répondre à ces enjeux nécessite une théorisation qui permette de politiser le management stratégique. Je développe une grille théorique pour relever ce défi, en proposant d’appliquer au niveau micro de l’organisation l’approche néo-gramscienne développée par Levy et de croiser cette approche avec une approche constructionniste des échelles spatiales qui permet de concevoir la multiplicité des structures de pouvoir.
L’objectif de notre recherche est d’éclairer et d’apporter une contribution au débat théorique portant sur une littérature émergente et non encore consolidée celle relative aux “anti-corporate movements”, en analysant les ressorts et l’évolution des mouvements sociaux anti-corporate, basés sur la question des ressources naturelles, dans le contexte de la Tunisie post-révolution, ainsi que leurs natures afin d’explorer la problématique des enjeux organisationnels des mouvements sociaux. Et ce pour comprendre ce qui détermine le résultat de tels mouvements. Cette recherche se situe par rapport à un nouveau champ d’étude, « Mouvements sociaux et théorie des organisations » qui réunit les deux disciplines Théorie des mouvements sociaux (TMS) et théorie des organisations (TO).
