Le projet de recherche présenté dans cet article est destiné à concevoir un dispositif pédagogique de retour d’expérience (RETEX) générique de formation initiale et continue. En effet, si les méthodologies de RETEX sont nombreuses et spécifiques aux différents secteurs d’activités, il ne semble pas exister de formation généraliste amont afin de préparer les managers ou les futurs managers à piloter des RETEX. Deux facteurs nous ont amenés à réfléchir sur cette thématique de formation. Tout d’abord, l’histoire du RETEX nous montre que les méthodologies se sont élargies, institutionnalisées et complexifiées. Or, cette sophistication n’a pas été répercutée dans les formations - notamment initiales - des apprenants, lesquelles n’identifient pas les éléments fondamentaux du RETEX (compétences et étapes clés). De surcroît, la crise sanitaire de 2020 nous a montré que le RETEX n’est plus l’apanage des secteurs d’activités à risques et que l’ensemble de la population pouvait être amené à participer à des RETEX citoyens ou à ceux de leurs organisations, même lorsqu’il n’existe pas de méthodologie formelle. Notre projet de recherche souhaite donc combler cette absence de préparation dans l’animation du RETEX. Notre problématique est la suivante : quel dispositif pédagogique peut-on concevoir afin de préparer les managers au pilotage d’un RETEX ? Pour ce faire, nous avons dans un premier temps identifié les éléments communs en termes de compétences et étapes clés cités ouvertement ou implicitement dans de multiples méthodologies formalisées de RETEX. Si les étapes ont été relativement simples à caractériser (recueil des informations, analyse par approche globale et exploitation des enseignements), cela n’a toutefois pas été le cas pour les compétences qui s’apparentent plutôt à des postures ou attitudes que nous regroupons dans les trois catégories suivantes : assertivité, réflexivité et facilitation. À partir de ces éléments communs, nous avons ensuite analysé le référentiel de la fiche du répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) du Master Management afin de concevoir une première version du référentiel de compétences RETEX intégrant les éléments communs issus de la littérature académique et professionnelle. L’étape suivante de notre projet a consisté à imaginer un dispositif pédagogique générique de RETEX à trois niveaux de formation s’appuyant sur des situations d’apprentissage dynamiques à base de wargames sur table : formation initiale, formation continue et accompagnement organisationnel. Ce dispositif pédagogique est actuellement expérimenté auprès de cadres en activité et d’étudiants de l’IAE Gustave Eiffel de l’Université Paris-Est Créteil (UPEC).
L’enseignement supérieur a un rôle important à jouer face aux défis sociétaux et environnementaux actuels par la production et la diffusion de connaissances nouvelles ainsi que par la formation des étudiants. La transition vers l’économie circulaire fait actuellement l’objet d’importants travaux de recherche, en réponse à ces défis, notamment en ce qui concerne les modèles d’affaires circulaires, du fait de l’effet de levier que peuvent avoir ces outils de gestion. La communication porte sur l’expérimentation puis la didactisation d’un nouveau modèle d’affaires circulaire, issu de travaux de recherche, dans le contexte d’un projet pédagogique réalisé avec un public varié d’étudiants de niveau master en formations initiale, par alternance et continue ainsi qu’avec des professionnels. La recherche porte sur la nature des activités à mettre en place pour enseigner ce modèle d’affaires circulaire et sur les modalités d’apprentissage des principes de l’économie circulaire, l’objectif étant que les connaissances et compétences acquises au cours de la formation permettent aux apprenants d’être, demain, des professionnels engagés et réflexifs des transitions sociotechniques soutenables. Une fois présenté le modèle d’affaires ainsi que la place de son enseignement dans deux formations, les contributions portent sur la constitution d’équipes multidisciplinaires dans les projets collaboratifs en économie circulaire, sur le futur rôle des étudiants en tant qu’intermédiaires de transitions et sur l’intérêt à combiner et à réaliser simultanément des activés de recherche, d’expérimentation, d’enseignement et de valorisation dans ce type de projets
Après s’être largement implanté dans les programmes de l’enseignement primaire et secondaire, le développement durable s’implante dans ceux de l’enseignement supérieur, notamment sous la pression des étudiants. Cela n’est pas sans poser diverses questions dans la mesure où les savoirs dans le développement durable sont rarement stabilisés ou que des questions de disciplinarité se posent. Dans cette étude exploratoire, première partie d’un programme de recherche plus global, nous nous intéressons à l’implication en termes de formation des enseignants-chercheurs de cette intégration plus poussée du développement durable. Pour ce faire, nous avons mené une série d’entretiens semi-directifs auprès de quatorze enseignants-chercheurs travaillant dans sept écoles de management différentes et ayant déjà intégré le développement durable dans leurs activités de recherche et d’enseignement. Il ressort de cette première série d’entretiens différents résultats : i.) le parcours des enseignants-chercheurs, y compris en dehors de l’enseignement supérieur, joue un rôle dans leur engagement dans le développement durable, ii.) pour se former au développement durable, l’auto-formation est davantage la règle que la participation à des formations institutionnelles, iii.) les compétences en matière de développement durable sont certes techniques mais également de type soft skills et nécessitent une réflexion pédagogique qui tend à envisager la formation des enseignants chercheurs sous un angle plus interdisciplinaire.
Cette communication rend compte d’une expérience pédagogique réalisée dans le cadre d’un cours de Formation au Management par la Pratique Théâtrale. L’objectif de ce cours, destiné à des étudiants en deuxième année de master GRH TTO , est de stimuler la gestion des émotions. Celle-ci est doublement caractérisée d’une part, par la place centrale qu’elle tiendra dans les comportements managériaux des étudiants dans leurs futurs rôles d’encadrement en GRH et d’autre part, par sa béance dans les programmes des formations traditionnelles au management.
L’expérience pédagogique est présentée après un focus théorique en quatre volets sur la gestion des émotions : travail émotionnel (Dickason, 2018), origine interne ou externe des stimuli émotionnels (Frijda & Sundararajan, 2007), temporalité émotionnelle et enfin, rôle du travail corporel dans l’augmentation de la conscience émotionnelle (Gillsen, 2020).
Nous montrons que le travail émotionnel réalisé dans le cadre d’un cours de pratique théâtrale, en formation initiale, permet de préparer les futurs managers à l’exercice ultérieur de cette compétence dans un univers professionnel.
L’utilité de la transposition des travaux de C. Stanislavski (2015) sur la formation de l’acteur à la formation du manager est démontrée dans cette expérience comme en atteste notamment les verbatim issus des retours d’expériences des étudiants.
Le rôle du temps, repéré par la littérature (Dickason, 2018) sur le travail émotionnel, dans sa capacité à gérer ses émotions, fait écho à l’importance des répétitions dans le cadre d’une pratique théâtrale orientée vers la réalisation d’un spectacle qui permet la confrontation au public. La présence d’un public est particulièrement formatrice et prépare les futurs managers à leur gestion des émotions qu’ils auront à dérouler dans leur vie professionnelle avec chacune de leurs parties prenantes.
Dans un environnement en mutation, la compréhension des mécanismes de stimulation de la créativité devient plus que jamais essentielle à la survie des entreprises. La littérature insiste alors sur les compétences de certains individus et sur les conditions organisationnelles, ou encore sur les nécessaires interactions pour développer la créativité. Toutefois, peu de recherches s’intéressent à l’articulation de ces dimensions dans un processus créatif (Slavich et Svejenova, 2016). C’est pour cette raison que nous proposons d’appréhender ce processus en mobilisant une approche par la pratique sociale. Par ailleurs, l’art, est un puissant stimulus émotionnel susceptible de jouer un rôle majeur dans le développement de démarches créatives au sein des organisations (Carlucci et Schiuma, 2018). Dans cette communication nous nous intéressons à l’art de la narration (la dramaturgie) et à sa mise en action (drama), qu’elle inclue nécessairement par le jeu théâtral, en questionnant la façon dont ils peuvent contribuer à l’émergence d’une pratique créative collective. Une expérience pédagogique d’écriture théâtrale, conduite avec des étudiants de master, nous permet alors de montrer comment une telle pratique émerge progressivement par le jeu de l’écriture et de sa mise en action. Nous discutons alors des conditions d’émergence et de déroulement de cette pratique créative collective. Nous montrons notamment en quoi « l’ambiance » bienveillante et ludique entretenue par l’animatrice, ainsi que les règles d’écoute régulièrement rappelées par elle, contribuent au développement d’échanges spontanés dont le croisement est producteur d’idées nouvelles. La mise en mouvement des corps par des exercices et des improvisations libère progressivement les émotions exprimées, individuellement et collectivement, en contribuant à l’enrichissement collectif des idées.
