Cette recherche se propose d’explorer la question de l’innovation en management juridique en examinant le cas de la Direction Juridique innovante (DJI). L’innovation dans le champ juridique est vue comme un oxymore. Les DJI sont censées faire de l’innovation et du droit en même temps. Leur étude permet donc d’identifier les conditions d’une telle hybridation. A vocation exploratoire, cette recherche s’appuie sur trois études de cas de DJI. La restitution théorique de ces dernières a permis de concevoir une grille de lecture hybride entre le management et le droit autour de trois constituants clés de la DJI à savoir : l’alignement stratégique, l’approche « client interne » et la culture organisationnelle. Les implications juridico-managériales de notre recherche mettent en évidence quatre apports sur le plan conceptuel. Il s’agit de (a) considérer la DJI comme ressource stratégique, (b) construire une capacité juridique dynamique en interne comme avantage compétitif, (c) s’orienter vers un management juridique par l’innovation et (d) adopter un pilotage de la performance juridique (KPI) par la valeur.
La difficulté rencontrée par le droit à s’adapter à l’innovation est souvent exprimée, y compris par les plus hautes instances juridiques. Ce papier a pour objectif d’analyser et de qualifier la création du droit en tant qu’activité de conception intellectuelle, de façon à vérifier la réalité de la faiblesse de ses capacités d’évolution et en identifier les causes. Le droit est en effet un ensemble complexe, composé d’une part d’un corpus organisé de règles juridiques et d’autre part d’une organisation fonctionnelle experte, structurée en silos, qui a défini ses propres processus d’évolution. Le processus de conception de cet ensemble vise trois objectifs contradictoires, d’abord la robustesse, l’effectivité et la stabilité de son application, ensuite la continuité juridique garante de son acceptabilité, et enfin l’intégration des changements de son environnement pour les réguler lorsque nécessaire. Notre étude mettra en évidence le modèle de conception utilisé pour le droit et proposera des hypothèses sur les raisons des difficultés rencontrées ainsi que des pistes d’amélioration.
L’objectif de cet article est de proposer un modèle conceptuel original qui explicite les déterminants de la capacité d’innovation en combinant des variables relatives à l’innovation et celles ayant trait aux sociétés et laboratoires pharmaceutiques. Ce modèle est élaboré à la suite d’une revue de la littérature sur la capacité dynamique et la théorie d’innovation basée sur les connaissances ainsi que des résultats des études empiriques dans le secteur pharmaceutique.
Les résultats de cette recherche exploratoire mettent l’accent sur la nécessité du renforcement des capacités d'apprentissage qui concernent tous les acteurs impliqués dans le secteur, à savoir les centres de recherche, les universités qui jouent un rôle très important dans le transfert et la création des connaissances, l’encouragement des différentes formes de partenariat entre les laboratoires et les entreprises pharmaceutiques (GE/PME).
