Quel que soit le secteur d’activité et depuis plusieurs décennies maintenant, le nombre d’alliances stratégiques ne cesse d’augmenter (Gomes et al., 2016) quand leur taux d’échec, autour de 50%, demeure constant (Tjemkes et al., 2017). L’instabilité chronique des alliances qui a pourtant été l’objet d’une littérature dense, invite à un renouvellement méthodologique (Lehianny et Chiambaretto, 2019). En adoptant une approche processuelle de la coopération inter-organisationnelle et en introduisant le concept de situation, nous nous intéressons dans cette communication au cas d’une alliance stratégique dissoute de manière anticipée. Plus précisément, nous nous efforçons de comprendre par l’analyse située de la coopération, la manière dont les conflits temporels persistants ont précipité sa disparition. Notre recherche qualitative est de nature compréhensive (Dumez, 2015) et consiste en une étude de cas unique et extrême (Yin, 2012) de l’alliance coopétitive GlobalElectro qui a opéré dans le secteur de la grande-distribution pendant un peu plus de deux ans. De nature abductive, notre enquête révèle que l’instabilité d’une alliance peut se comprendre comme l’échec de la négociation de sa durée de vie en situation de coopération.
