L'analyse des temporalités reste un sujet encore peu étudié, notamment dans le champ du management agile. Dans le cadre d'une étude de cas unique, les auteurs cherchent à explorer l’interaction entre les structures temporelles d’un projet « agile » et les attributs temporels des acteurs projets. L’objectif de la recherche est double. Elle vise, dans un premier temps, à saisir la manière dont les acteurs projets perçoivent l’agilité. Dans un second temps, il s'agit de comprendre comment les interactions « temps du projet agile » et « attributs temporels des membres de l'équipe projet » influencent les comportements individuels et collectifs. En effet, la littérature actuelle éprouve encore des difficultés à saisir ce que recouvre cette notion d’agilité surtout au niveau micro, tant les définitions sont diverses. Par ailleurs, très peu d’études s’intéressent sur les structures temporelles du projet « agile » et la manière dont les individus se les représentent. Dans cette étude, nous avons combiné deux approches méthodologiques : une approche par les échelles temporelles et une approche qualitative par la conduite d’entretiens semi-directifs. Nos résultats enrichissent le cadre théorique existant en soulignant l’importance de la prise en compte systématique des attributs temporels individuels lors de la constitution d'une équipe projet agile.
Cette étude de cas multiples explore la façon dont les entreprises peuvent générer des règles simples de sélection par la traduction de leur théorie. L’objectif de ce papier est de mettre au jour le rôle important, et parfois encore incompris, joué par les théories portées par l’entreprise dans sa réponse à l’incertitude. Les cas étudiés font apparaître l’émergence de certaines règles simples comme la résultante de la capacité de théorisation des acteurs. La littérature existante suggère que les règles simples sont apprises soit par la codification d’expériences antérieures, soit par l’abstraction d’informations issues de représentations cognitives. Néanmoins, l’accent mis sur ces perspectives ne permet pas d’avoir une vision complète de leur émergence, en particulier en ce qu’elles occultent la capacité fondamentale des stratèges être créatifs, à imaginer, à concevoir des possibilités d’actions futures selon leurs projets et intentions. Les cas étudiés font apparaître l’émergence de certaines règles simples comme la résultante de la capacité de théorisation des acteurs. Celles-ci répondent à l’incertitude d’une part en fournissant à l’entreprise une cohérence stratégique et en orientant les décisions vers l’avenir, et d’autre part en créant du sens pour toutes les composantes de l’organisation.
