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Rolland David, Tremblay Diane-gabrielle

Auteur

Diane-Gabrielle TREMBLAY

David ROLLAND


Résumé

La mondialisation accentuant la concurrence sur les marchés internationaux, les entreprises et les facultés de gestion s'intéressent de plus en plus aux “modèles gagnants” d'organisation et aux nouveaux avantages compétitifs qui pourraient permettre de devancer leurs concurrents. Dans ce contexte, les chercheurs se sont aussi intéressés aux modèles ou stratégies gagnantes susceptibles d'aider à la compréhension des processus de création d'avantages compétitifs et, surtout pour les chercheurs en sciences sociales notamment, susceptibles d'influer sur la distribution de la richesse.

Thème large s'il en faut, l'exemple du Japon dans ce contexte semble toutefois se démarquer par son succès économique relativement durable et la compréhension de ce succès apparaît relativement incontournable. Mais l'itinéraire particulier de ce pays est-il imitable? Le mode de production japonais n'a commencé à retenir l'attention que lorsque les firmes japonaises ont posé un défi de compétitivité menaçant, en particulier pour l'industrie Nord-américaine de l'automobile, un secteur stratégique. Un sentiment d'urgence a donné lieu à plusieurs réactions défensives ou offensives selon que l'on percevait le modèle japonais comme imitable ou non. L'attraction du modèle japonais a déclenché une avalanche de recherches surtout parce qu'il semble s'agir ici d'un autre type de capitalisme remettant en question, le cas échéant, un ensemble de pratiques institutionnalisées. Plusieurs études comparatives ont cherché à identifier les facteurs pouvant expliquer les différences de performance économique entre le Japon et le reste du monde et, sans vouloir être restrictif, les contributions de Womack, de Coriat et d'Aoki nous sont apparues importantes pour évaluer la capacité d'adoption du modèle japonais hors Japon.

Les processus de diffusion d'un modèle de production sont complexes. En effet, un ensemble de configurations spécifiques à l'organisation industrielle et sociale incluse au sein d'un vecteur - la firme - peut-il être "transplanté" d'un ensemble culturel à un autre? Plusieurs études se sont donc orientées vers l'étude des filiales de firmes japonaises installées hors Japon et ont permis de mettre à jour un phénomène d'hybridation, soit la rétention de certaines pratiques et de la mise au rancart d'autres.

Notre recherche vise à enrichir la connaissance de ces processus d'hybridation. Comparativement à d'autres hypothèses concernant le succès du modèle japonais, il nous est apparu pertinent de considérer les modèles centrés sur la firme et la gestion des ressources humaines. Nous avons donc conçu un test empirique pour confronter ces modèles au comportement et à la structure des firmes au Canada.