Auteur
Carine CATELIN
Résumé
Une des questions centrales dans les travaux de recherche en gestion porte sur l'analyse des déterminants de la performance d'une firme. La politique d'investissement représente l'un des mécanismes qui conditionne la performance organisationnelle. Ainsi, s'intéresser à cette dernière suppose nécessairement une compréhension de la politique d'investissement ainsi que de ses déterminants : les mécanismes constituant l'architecture organisationnelle de la firme.
Si de nombreux champs se sont intéressés à la problématique de l'investissement (la littérature financière néoclassique, le contrôle de gestion, les théories stratégiques), la plupart d'entre eux résument ce comportement de manière sommaire et réductrice. Leur caractère normatif et prescriptif conduit à l'absence d'une vision globale du comportement des firmes en matière de politique d'investissement. Grâce aux travaux de Jensen et Meckling (1992) puis, Brickley, Smith et Zimmerman (1997), la théorie de l'architecture organisationnelle apparaît comme le cadre unificateur de l'explication du comportement d'investissement au sein d'une firme, dans une vision globale.
Cette recherche a pour but de tenter d'expliquer le comportement des firmes en matière d'investissement. Pour cela, elle met en évidence le rôle et l’influence de l’architecture organisationnelle (répartition de l’autorité et contrôles associés) d’une firme en tant que facteur explicatif de l'efficacité de la gestion des investissements.
Nous avons choisi de tester la plausibilité de ce modèle sur le cas d'un des opérateurs de télécommunications européens à travers une double méthodologie à caractère qualitatif et quantitatif.
Auteur
Hervé GOY
Résumé
Cet article s’attache à l’étude des pratiques de planification de deux entreprises, sur les secteurs des technologies de pointe, environnements généralement considérés comme turbulents. Notre argumentation s’est fondée sur le parallèle entre deux approches originelles de la recherche en management stratégique : la confrontation entre les écoles de la conception et de la configuration de formation de la stratégie. Nous avons pu constater, en effet, dans quelle mesure chacune de ces conceptions pouvait trouver dans la réalité des affaires un écho favorable. En premier lieu, les informations récoltées auprès de la société DIGIGRAM tendent à militer en faveur d’une approche émergente de formation de la stratégie. En second lieu, la planification menée par METROLOGIC GROUP, et telle que nous avons pu l’appréhender, conforte davantage le courant rationaliste de formation de la stratégie. Au final, METROLOGIC GROUP comme DIGIGRAM sont deux sociétés en pleine réussite actuellement. Ce constat nous conduit naturellement, sans rejeter une construction théorique au profit de l’autre, à nous interroger sur les conditions d’efficacité de la planification, au nombre desquelles la capacité à délimiter les frontières et à organiser les objectifs de la démarche semble compter. Ainsi, cet article défend une idée simple : au-delà des débats de plus en plus stériles sur la façon dont les stratégies doivent être formées dans les organisations, efforçons-nous de proposer aux responsables d’entreprises concernées les démarches de planification à la fois souples et adaptatives qu’ils attendent.
Auteur
Fakher JAOUA
Introduction
Depuis l'introduction du concept de stratégie dans le monde des affaires, les entreprises ont conçu, par analogie à la vision militaire dont ce concept est originaire, le processus stratégique dans une logique de séparation entre les concepteurs de la stratégie (l’ état-major) et les opérationnels (les unités de combat). La formation de la stratégie a reposé alors sur une dichotomie entre la formulation et la mise en oeuvre, un clivage entre ceux qui conçoivent et ceux qui réalisent.
Au coeur de cette dichotomie se place le concept de planification stratégique comme processus organisé d'élaboration et de mise en forme des objectifs, des orientations et des actions stratégiques de l'entreprise. L'application de ce concept a révélé plusieurs lacunes et a favorisé l’émergence du concept de" management stratégique". Ce concept fait de la stratégie uneaffaire collective qui concerne non seulement les hauts responsables mais aussi les autres membres de l'entreprise.
Ce papier présente les résultats d’une recherche visant à tester l’hypothèse de l’articulation entre formulation et mise en oeuvre de la stratégie dans la pratique ainsi que ses impacts sur le processus managérial.
On traitera, dans une première partie des raisons expliquant le passage de la planification stratégique au management stratégique. Dans une deuxième partie, on présentera les résultats d'une enquête réalisée sur le terrain auprès de la société Shell de Tunisie en 1999.