Auteurs
Gianluca Colombo
Santa la Rocca
Résumé
La relation entre pensée et action stratégique a fait l’objet de plusieurs contributions dans le domaine de la stratégie et de l’organisation (Mintzberg 1990,1991 et 1996, Quinn 1980, Martinet 1993). D’autres articles (Morin 1989 e 1991, Le Moigne 1987 e 1995, Avenier 1992 e 1997, Martinet 1990, Colombo 1991) formulent le projet épistémologique de questionner la formation de la connaissance finalisée à l’orientation de l’action organisationnelle. Le thème de la communication a marqué les années quatre-vingt, mais la plupart des travaux ont analysé le processus de communication, sans exploiter à fond le rôle de la parole dans la vie des organisations.
L’objet de cet article est de développer la recherche en gestion stratégique interprétée comme discours qui nourrit la pensée et l’action des organisations. Au centre de la recherche, nous découvrons les relations entre logiques et rhétoriques du discours organisationnel et nous démontrons que les entreprises se forment et changent par des séquences de pensées et d’actions, dont le médium est toujours conversationnel. La dialogique devient alors la méthode privilégiée d’intervention pour le changement stratégique. Dans ses conclusions, l’article touche la question de la recherche – action dans la gestion des processus de changement.
Auteur
Béatrice LALLÉ
Résumé
Cet article est à la fois une réflexion épistémologique et un témoignage portant sur un statut original de « chercheur-acteur ». Il rend compte de travaux scientifiques conduits par un chercheur qui est aussi un praticien et examine le cadre déontologique, les implications méthodologiques et les conditions de validité des recherches effectuées sous ce positionnement, qui vise à concilier recherche utile à l’entreprise et génératrice de savoirs théoriques nouveaux.
Auteur
Henri ZIMNOVITCH
Résumé
Certains travaux en gestion visent à dégager des lois universelles que les managers devraient suivre pour assurer la réussite de leurs entreprises. Souvent ces recherches négligent l’histoire : d’une part en se privant des leçons du passé, jugées comme inhibantes, d’autre part, en ne respectant pas la méthode historique qui, pourtant, renforcerait leur crédibilité. Pour une entreprise qui méconnaîtrait ses racines, une stratégie de conquête du futur c’est accroître les risques dans l’aventure. Si les responsables d’une organisation ne prennent pas soin de sa mémoire, changer une méthode — au profit d’une technique donnée comme plus moderne — peut conduire à les priver du savoir-faire acquis par l’expérience ou empêcher la greffe de prendre et aboutir à un rejet de l’innovation. Ce rappel est l’apport critique de l’histoire à la gestion.
Il existe aussi une positivité de l’histoire pour la gestion. Elle est d’abord d’ordre culturel. L’étude du passé a-t-elle pour autant vocation à être utile ? L’utilité est souvent l’intention de l’historien. Mais l’histoire pourrait rendre davantage service si ceux pour qui elle est écrite faisaient l’effort de la bien lire. Il est un autre champ de la gestion où l’histoire peut prêter la main, c’est dans les études de cas issues de la recherche clinique. Elle sert alors à garantir, autant que possible, l’authenticité du récit qui rend compte de l’intervention et fournit un support épistémologique à ce type de recherche. Enfin, l’histoire des sciences de gestion en France, celle de leur institutionnalisation, peut contribuer à faire mieux reconnaître la recherche clinique par l’Université et à favoriser la nécessaire liaison entre les pratiques managériales et les travaux théoriques.