Auteur
Paulette ROBIC
Résumé
L’approche néo-institutionnelle est choisie pour analyser le management stratégique des ruptures environnementales. La thèse soutenue est qu’une rupture environnementale est plus une opportunité qu’une contrainte pour les entreprises qui mènent une stratégie proactive. Dans cette perspective le cas particulier de l’industrie laitière a été étudié étant donné qu’elle a connu une rupture réglementaire à savoir le contingentement de la matière première par la mise en place de quotas laitiers en 1984. L’étude longitudinale d’une entreprise laitière familiale, la Société Laconie, complétée par une analyse sectorielle a permis d’analyser l’effet des quotas sur les stratégies de ces entreprises. Un phénomène d’isomorphisme coercitif est constaté, puisque toutes les entreprises laitières se sont lancées dans la diversification. Simultanément une interaction entre les quotas, institution coercitive et les compétences et l’identité organisationnelle, institution cognitive apparaît.
Confrontées à une rupture environnementale les entreprises ont certes été contraintes par ce changement. Toutefois les entreprises qui avaient conduit leur développement précédent sur des compétences d’anticipation, d’innovation, de changement, reflet de leur identité organisationnelle ont su dans un second temps transformer ces contraintes en opportunité. L’interaction entre l’environnement et le comportement stratégique des entreprises est manifeste. Elle émerge notamment de l’imbrication permanente de l’entreprise dans la sphère économique et la sphère sociale comme son l’identité organisationnelle et la famille des dirigeants pour les entreprises. Les concepts d’imbrication, d’isomorphisme et d’interaction entre l’environnement et les comportements stratégiques sont sollicités pour mener la recherche.
