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Eggrickx Ariel

Auteur

Ariel EGGRICKX


Dans l’organisation publique, « l’intérêt général » étant un concept qui ne peut être simultanément signifiant, stable et valide (March, 1962), le conseil d’administration a pour fonction de représenter, voire de construire une représentation de « l’intérêt général ». C’est aussi une structure de régulation sociétale, indispensable pour garantir que la finalité - fort ambiguë - soit atteinte (Bouquin, 1986). Enfin, il constitue un lieu qui permet la démocratie au sens de Durkheim, soit la communication permanente entre les représentations collectives émanant de la pensée sociale diffuse et inorganisée de la multitude des citoyens, et la représentation restreinte et organisée de l’Etat ou de ses organes (Gauthier, 1994).
Cependant, l’organisation publique n’échappe pas à une complexité croissante dans ses modes d’organisation et dans les problèmes à résoudre. Dans ce contexte, l’administrateur, sans expertise spécifique et disponibilité suffisante, peut-il encore faire preuve d’une faculté de jugement suffisante ? Le risque de glissement du pouvoir du conseil d’administration vers le dirigeant est important, tout comme dans les firmes (Mintzberg, 1986). Or, le législateur tend à retirer toujours plus de pouvoir au conseil d’administration, ou du moins à encadrer ce pouvoir, au risque de marginaliser encore plus l’instance du conseil dans les organisations publiques. Ces évolutions ont un impact conséquent en terme d’incitations et de motivations pour les membres d’un conseil d’administration. Comme le souligne Hirschmann (1995 in Duclos, 1998, p 77), le quotidien d’un conseil d’administration oscille entre défection (absentéisme) et prise de parole institutionnalisée (déclaration de groupe), ce qui compromet la raison d’être du conseil d’administration.