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Dussauge Pierre, Garrette Bernard, Mitchell Will

Auteurs

Will Mitchell

Pierre Dussauge

Bernard Garrette

Résumé

Cet article étudie la coordination et la protection des ressources dans les alliances entre concurrents en examinant les deux questions suivantes :
• L'influence de la nature des ressources apportées par les partenaires sur le choix des alliances nouées ;
• Le lien entre le type d'alliance nouée et les structures de gouvernance mises en place.
Notre hypothèse de base est que, lorsque des entreprises s'allient, la nature des ressources qu'elles apportent au projet commun conditionne le type d'alliance formée. Le type d'alliance, à son tour, détermine les structures de gouvernance mises en place pour coordonner et protéger les ressources de chacun des partenaires.
Notre étude empirique examine 227 alliances entre concurrents formées dans diverses régions du monde entre 1952 et 1996. Tout d'abord, nous distinguons deux types d'alliances : les alliances additives, dans lesquelles les partenaires apportent des ressources de même nature, et les alliances complémentaires, dans lesquelles les partenaires apportent des ressources de nature différente. Nos résultats montrent que les entreprises nouent plutôt des alliances additives lorsqu'elles combinent des ressources en R&D ou en production, alors qu'elles forment en priorité des alliances complémentaires lorsque l'un ou l'autre des partenaires apporte des ressources commerciales. Notre interprétation de ces résultats est que chaque type de ressource crée des opportunités de collaboration spécifiques, mais aussi des risques d'appropriation différents. C'est la combinaison de ces deux préoccupations qui conduit les entreprises à former des alliances soit additives, soit complémentaires. Nos résultats montrent aussi que les entreprises mettent en place des structures de gouvernance différentes pour les deux types d'alliance : les mécanismes de protection dominent dans les alliances complémentaires, pour lesquelles les risques d'appropriation sont plus élevés, et les mécanismes de coordination dominent dans les alliances additives où l'incitation à coopérer est plus forte.