Auteurs
Sandrine Cueille
Résumé
L’objet de cette communication est d’étudier comment les perceptions des acteurs des hôpitaux publics modèlent le recours de ces établissements à la coopération. Plus précisément, nous cherchons à montrer que les perceptions des situations relatives à l’environnement de l’hôpital et à l’organisation elle-même influencent à la fois le degré d’intégration dans un réseau de soins et le sentiment d’autonomie dans ce recours aux coopérations. La méthodologie utilisée repose sur une combinaison de démarches d’inspiration quantitative et qualitative. Nous exploitons ainsi les résultats d’une enquête nationale par questionnaire et d’une série d’entretiens semi-directifs avec des Directeurs d’hôpital. Les résultats obtenus sont de trois types et s’articulent de la manière suivante. Tout d’abord, l’état des lieux des pratiques de coopération dans les hôpitaux publics révèle, globalement, que ces établissements utilisent de manière importante les alliances comme mode de mise en oeuvre de leur stratégie. La réalisation d’une typologie des hôpitaux publics permet pourtant ensuite de mettre en évidence l’existence de fortes différences entre établissements dans le degré de recours aux coopérations. Enfin, nous proposons d’expliquer, par l’analyse des perceptions des acteurs, ces niveaux d’engagement variables dans des pratiques coopératives. La conclusion d’alliances résulterait ainsi d’une assimilation, de la part des acteurs de terrain, des réalités environnementales et organisationnelles des établissements. Dans ces conditions, le recours à la coopération ne peut constituer un outil de reconfiguration du système de santé français imposé par les autorités de tutelle – soucieuses de favoriser la maîtrise des dépenses de santé et l’amélioration de la qualité des soins – ni une recette managériale applicables de façon systématique.
