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Cohen Corine

Auteur

Corine COHEN

Résumé

Cet article examine l'origine du concept général de surveillance environnementale et ses enjeux vitaux pour les entreprises et les Etats.
Apparue dans le domaine de la gestion en 1967 (Aguilar), la surveillance de l'environnement de l'entreprise a évolué vers des formes plus formalisées, plus offensives, et plus intégrées dans le processus de décision stratégique (concepts de veille et d'intelligence). Face à des enjeux de performance et de compétitivité, ces notions et leur mise en oeuvre continuent de provoquer l'engouement d'un nombre croissant d'organisations et la mobilisation des Etats.
Pour comprendre l'intérêt suscité, et l'évolution si rapide du concept général de surveillance, il convient de s'interroger sur son ancienneté, sur son (ou ses) origine(s), et surtout sur les raisons qui ont poussé les dirigeants – et les Etats – à l'organiser.
S'informer est un besoin très ancien : l'être humain a toujours éprouvé le besoin de recueillir et d'exploiter l'information pour survivre, satisfaire sa soif de savoirs, gagner les guerres ou imposer sa position politico-économique.
Le développement, relativement récent, du concept de surveillance dans les sciences de gestion tient principalement à la transformation de l'environnement des entreprises depuis l'après-guerre. En effet, la firme est un système ouvert en interrelation permanente avec un environnement de plus en plus turbulent, marqué par la mondialisation et la révolution des nouvelles technologies. Cette instabilité crée un profond sentiment d'incertitude dans la prise de décision des cadres et chefs d'entreprises. Un paradoxe apparaît entre le manque et la surabondance d'information. Enfin, pour conserver ou améliorer leurs positions concurrentielles, les entreprises ont l'obligation absolue d'innover.
Pour diminuer l'incertitude, gérer au mieux l'information et améliorer les stratégies d'innovation, la surveillance s'est imposée comme un outil indispensable. L'exemple de la réussite japonaise a joué le rôle de catalyseur dans ce phénomène persistant. L'environnement des organisations est toujours aussi changeant et les arguments en faveur de la pratique de surveillance sont plus que jamais d'actualité. Par ailleurs, face à la menace de réseaux mondiaux de surveillance, la politique des Etats, indissociable de celle des firmes, devrait s'intensifier. Surveiller l'environnement reste une nécessité absolue pour les entreprises et les Etats.