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Cusin Julien, Loubaresse Elodie

L’échec apparaît traditionnellement dans la littérature comme une cause d’absence d’apprentissage, en raison notamment des émotions qu’il fait naître, ou, à l’inverse, comme une occasion d’apprendre pour les organisations cherchant à s’inscrire dans une logique d’amélioration continue. Les cas étudiés sont souvent des projets, en particulier des projets d’innovation. En revanche, le thème de l’échec est relativement peu abordé dans le champ des clusters industriels. En effet, les travaux se concentrent sur les clusters à succès, tels que la Silicon Valley, à la recherche de facteurs clés à répliquer. Il en va de même pour les initiatives de clusters, notamment celle des pôles de compétitivité, lancée en France en 2005. Et pourtant la question de l’échec des pôles se pose naturellement, avec 38 dossiers sur 105 rejetés lors du premier appel à projet, puis avec les résultats mitigés obtenus par de nombreux pôles labellisés lors des évaluations conduites en 2008. Dès lors, nous nous intéressons ici à la tentative avortée de création d’un pôle de compétitivité sur le vin – à travers le projet Inno’vin – dans la région Aquitaine, en cherchant notamment à savoir si les acteurs de ce projet-là ont su en tirer des enseignements utiles pour l’avenir de la filière vin à Bordeaux, notamment suite à la réactivation du dossier par le Conseil Régional d’Aquitaine en 2009. En dépassant la vision binaire de l’échec comme « inhibiteur » ou comme « déclencheur » de l’apprentissage, cette recherche propose une troisième voie, celle d’une dynamique qui se crée au sein de la filière vitivinicole malgré l’échec de la labellisation, sans remise en cause des contours du projet initial.