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Chanson Guillaume, Rougès Véronique

En situation d’asymétrie d’information, les entreprises communiquent aux apporteurs de fonds (actionnaires et prêteurs, actuels et potentiels) des informations sur leur situation financière et leur rentabilité à travers les états financiers obligatoires. Malgré les dispositifs légaux, il demeure une asymétrie d’information quant à la qualité (neutralité, exhaustivité, sincérité, fidélité…) de ces documents. De ce fait, les entreprises produisant des comptes de qualité ont intérêt à signaler cette qualité. L’externalisation de la fonction comptable peut jouer ce rôle de signal. En effet, la tenue de la comptabilité en externe limite les possibilités de gérer les données comptables. En réduisant ces possibilités, les entreprises signalent ne pas souhaiter léser les apporteurs de fonds par des pratiques comptables visant à produire des informations orientées. Dans cette communication, nous construisons un cadre théorique s’appuyant sur la théorie du signal afin d’expliquer l’externalisation de la fonction comptable. Une entreprise qui envoie déjà des signaux coûteux de la qualité de ses comptes, comme le recours à un commissaire aux comptes prestigieux ou au co-commissariat aux comptes, est amenée à arbitrer entre signaux coûteux et a moins intérêt à recourir à l’externalisation de la fonction comptable en tant que signal. Cependant, certaines caractéristiques de l’entreprise, comme le fait d’être cotée ou l’endettement, peuvent justifier un scepticisme accru des apporteurs de fonds et l’inciter davantage à signaler la qualité de ses comptes. À l’issue de cette réflexion, nous proposons un ensemble de quatre hypothèses que nous testons sur un échantillon de 123 entreprises issues du « Baromètre Outsourcing » d’Andersen. Trois hypothèses sont corroborées : les entreprises cotées et endettées réalisent plus souvent leur comptabilité en externe tandis que les entreprises ayant recours au co-commissariat réalisent moins souvent leur comptabilité en externe.

Chanson Guillaume

Développée en sciences politiques et en sociologie, la méthode QCA (Qualitative Comparative Analysis) a fait l’objet de plusieurs articles proposant son application en sciences de gestion. Plusieurs recherches empiriques en gestion ont été réalisées en recourant à cette méthode. Dans les ouvrages qui présentent cette méthode, les différents concepts et la démarche générale sont précisés. Toutefois, ils ne précisent pas un protocole directif à suivre. Différentes options s'offrent alors au chercheur pour choisir un échantillon et des conditions, pour recourir à des hypothèses simplificatrices et pour généraliser les résultats. Cette latitude laisse le chercheur faire face à différentes faiblesses de la méthode : problèmes de validité selon le choix des cas et de fiabilité selon le choix des conditions. La contribution de cette recherche consiste à proposer un protocole permettant de traiter ces limites. Ce protocole, que nous avons nommé « SC-QCA » (Selection of Conditions), repose sur des choix (en termes de cas, de conditions, d’hypothèses simplificatrices et de généralisation de résultats) cohérents entre eux. Les avantages et limites de ce protocole sont discutés.