Les transformations du secteur télévisuel sénégalais au cours de ces dernières années ont eu des conséquences majeures sur la manière dont les chaînes de télévision sont en concurrence. En effet, les chaînes de télévision sont confrontées à une à une instabilité croissante de leur environnement. D’une part, l’arrivée de nouveaux acteurs qui accentue l’intensité concurren-tielle par rapport au marché publicitaire qui est estimé à 15 milliards de FCFA (Faye, 2013; Rapport CNRA , 2015). D’autre part, la rupture technologique avec le passage de l’analogie au numérique depuis le 17 juin 2015, qui favorise l’augmentation du nombre de chaînes de télévision et la réglementation du secteur avec un nouveau code de la presse adopté le mardi 20 juin 2017 par l’assemblée nationale du Sénégal, qui était réclamé par les acteurs des entre-prises de médias depuis près de 17 ans (Magazine, jeune Afrique du 23 juin 2017). Ainsi, sur la base de plusieurs travaux montrant aujourd’hui un contexte de plus en plus dynamique des entreprises (Grimm, Lee, Smith, 2006; Chen et Miller, 2012; Chen et Miller, 2014), cet article se propose de répondre à la question: Quelle est la dimension stratégique du comportement de confrontation dans les interactions concurrentielles des chaînes de télévision privées généra-listes? À travers une démarche qualitative, les données collectées ont été traitées grâce au logi-ciel Nvivo.11. Les principaux résultats de l’analyse de contenu thématique (Bardin, 2003), ont montré que les stratégies d’affrontements ou de confrontations constituent une source de per-formance et que les acteurs qui adoptent plus la confrontation occupent une bonne position concurrentielle.
L’objectif de cette recherche est de comprendre la construction du Business Model dans le marché naissant des séries télévisées sénégalaises. En effet, dans un marché naissant, les entreprises doivent simultanément structurer leurs activités mais aussi définir un environnement propice à leur développement. En ce sens, la construction du Business Model se révèle être une étape primordiale pour les entreprises. Deux premières approches théoriques ont d’abord été identifiées pour caractériser les logiques de construction d’un Business Model à savoir la causation et l’effectuation. La causation nécessite un comportement prédictif de la part des entreprises qui guident leurs actions sur la base d’un objectif prédéterminé alors que l’effectuation prône des interactions avec les parties prenantes pour définir des objectifs. En outre une nouvelle approche propose une vision écosystémique de l’environnement permettant de sélectionner les membres pertinents. Ces différentes approches ont guidé notre réflexion pour comprendre la construction des Business Model des entreprises de production de séries télévisées sénégalaises. Ainsi, des entretiens semi directifs ont été menés auprès de ces entreprises afin de répondre à notre problématique mais aussi identifier les manifestations des composantes de leurs Business Model à travers un prototypage stratégique. Nos résultats ont alors montré que les producteurs de séries télévisées suivent une logique effectuale dans la construction de leur Business Model. Cependant, des interdépendances entre acteurs laissent apparaitre des phénomènes de coopération et de compétition induisant la naissance d’un écosystème d’affaires.
En Afrique subsaharienne, le taux d’activité entrepreneuriale est très élevé comparativement à celui des pays occidentaux, tandis que le taux de peur de l’échec est parmi les plus bas. La peur de l’échec est une émotion négative propre à chaque individu mais celle-ci peut aussi se forger au travers des normes sociales et des règles issues de son environnement. Ces normes sociales peuvent être véhiculées au travers des médias, notamment par la valorisation des entreprises à succès mais également en fonction de l’activité économique du pays. Dans cette étude, nous analysons l’impact du PIB par habitant sur la relation entre la visibilité des entreprises à succès dans les médias et la peur de l’échec au sein des pays d’Afrique subsaharienne. Pour tester cela, nous avons utilisé les données du Global Entrepreneurship Monitor de 2014 de six pays d’Afrique subsaharienne (6949 individus). Paradoxalement, nos résultats montrent que la visibilité des entreprises à succès dans cette région augmente la peur de l’échec dans cette population. En outre, le niveau du PIB par habitant accentue cet effet. Autrement dit, dans les populations les plus pauvres, voir des entreprises à succès dans les médias augmente la peur de l’échec. Ces résultats surprenants sont discutés et des pistes de recherche future sont proposées.