Si la question du succès de l’alliance est une thématique largement abordée dans la littérature, la définition du concept de performance, sa mesure et l’identification des facteurs qui lui sont associés interrogent toujours. L’examen des travaux démontre l’existence de différentes mesures de la performance de l’alliance, dont la plupart sont globales, unidimensionnelles ou à portée étroite. Toutefois, la littérature suggère que seule une combinaison adéquate des indicateurs devrait permettre d’aborder la multidimensionnalité de la performance. Notre recherche se propose dans le contexte spécifique des alliances Nord-Sud de questionner le concept de performance de l’alliance, en identifiant les facteurs qui lui sont associés, ainsi que les mécanismes à travers lesquels elle serait influencée. Pour atteindre cet objectif, un modèle conceptuel a été développé à partir d’une revue de la littérature. Ce dernier intègre les facteurs spécifiques aux partenaires, les facteurs comportementaux et la performance de l’alliance. Méthodologiquement, nous avons procédé en deux étapes afin de tester le modèle ainsi que les hypothèses y afférentes. La première est exploratoire, permettant d’explorer la performance de l’alliance et d’adapter notre modèle de recherche. La seconde étape est déductive et a pour vocation de tester les hypothèses de la recherche. L’investigation empirique a été conduite auprès de 136 entreprises tunisiennes du secteur industriel, engagées dans des alliances avec des firmes européennes et américaines. Les données recueillies ont fait l’objet de traitement statistiques via les logiciels SPSS (version 20) et AMOS (version 18). Les résultats démontrent que, pour les facteurs spécifiques aux partenaires, seule la proximité culturelle possède un impact positif et direct sur la performance de l’alliance. La complémentarité des ressources et l’expérience d’un partenaire particulier agissent indirectement sur la performance de l’alliance à travers les dimensions confiance et communication du capital relationnel. Ces dernières jouent un rôle central pour assurer la performance de l’alliance. Par ailleurs, seule la dimension communication du capital relationnel affecte positivement la coopération. En revanche, les résultats ont souligné un effet non significatif de la proximité organisationnelle, de l’engagement et de la coopération sur la performance de l’alliance. La recherche a également contribué à la validation empirique d’un construit de second ordre pour la performance de l’alliance, résultat considéré comme original dans un contexte tunisien.