Bien que la littérature souligne l’importance d’une coopération entre les différentes parties prenantes, rares sont les études qui se sont intéressées de manière explicite à cette question en croisant notamment éco-tourisme et innovation sociale au travers du prisme du marketing. Celles qui ont tenté de démontrer l’importance des parties prenantes se sont limi-tées à la seule sphère de l’écotourisme, d’où l’intérêt d’élargir ce champ à celui de l’innovation sociale et du marketing pour mieux prendre en compte les différents problèmes engendrés l’écotourisme. Cet article part de ce constat pour montrer que, face à l’absence d’adhésion de tous les acteurs impliqués dans les activités écotouristiques, l’innovation sociale peut être une solution intéressante. Car écotourisme et innovation sociale sont liés en raison de leur proximité avec le bien-être des populations. En conséquence, leur croisement peut jouer un rôle positif tout au long des phases qui jalonnent le processus de diffusion de l’écotourisme dans un territoire sensible. Sur le plan académique, cet article développe un sujet important pour les territoires comme pour la recherche en sciences de gestion, à savoir le rôle de l’innovation sociale dans la résolution des problèmes engendrés par l’écotourisme. Par ailleurs, l’innovation sociale est un sujet qui est déjà largement traité dans la littérature, mais elle n’a jamais été abordée sous cet angle, et surtout en intégrant la logique marketing qui offrira un cadre d’analyse pertinent pour analyser, planifier et évaluer les projets sociaux et les comportements de différents acteurs. Au niveau managérial, compte tenu des limites des politiques publiques liées à l’innovation sociale et l’écotourisme, l’intérêt de cet article réside dans les éléments de réponse qu’il permettra de fournir aux praticiens quant à la manière de mettre en place les stratégies de protection et de valorisation des territoires fragiles au regard des divergences d’opinions et de positions. Par une étude qualitative à dominante exploratoire et basée sur 32 entretiens semi-directifs administrés auprès de plusieurs acteurs de l’écotourisme, cet article montre que l’absence d’une approche marketing constitue la principale cause de l’échec de l’éco-tourisme et des innovations sociales dans le parc national.