S’il est commun de dire que les paradoxes organisationnels et les conflits interpersonnels font partie de la vie des groupes et des institutions, toute société humaine, petite ou grande, s’y trouve exposée inéluctablement. De ce fait, gérer ces paradoxes et ces conflits interpersonnels reste un enjeu central dans la capacité des organisations à maintenir le processus de construction du sens et à garantir un rapport harmonieux des salariés à leur travail. Nous proposons dans cet article deux études de cas longitudinales mettant en évidence deux trajectoires contrastées : d’une part, la persistance des conflits interpersonnels et la perte de sens (Reposance), d’autre part, la capacité à prendre en charge de façon effective les paradoxes et conflits interpersonnels (Restos du cœur). Nous questionnons dans ce cadre le rôle de espaces de discussion dans leur capacité à favoriser une prise en charge et une régulation des paradoxes de l’action collective dans le secteur social et médico-social.