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Dechamp Gaëlle, Pelissier Maud

Les connaissances sont au cœur de la création de valeur pour l’économie, les entreprises, et font donc l’objet de nombreux conflits d’appropriation. Cette emprise croissante du marché sur les connaissances sous toutes ses formes, a suscité de vives inquiétudes, et a donné naissance à un mouvement critique chez des universitaires juristes américains repris et développé par des économistes comme le prix nobel Elinor Ostrom, pour préserver des communs de connaissance. Ceux-ci peuvent en effet constituer une force disruptive essentielle pour les pays et continents quel qu’ils soient, et notamment s’ils sont en voie de développement. A partir de l’étude de deux variables déterminant la nature d’un commun de connaissance (mode de gouvernance et systèmes de droits de propriété), nous cherchons à à savoir « comment développer, préserver et enrichir les communs de connaissance dans les fablabs ? », car ceux-ci sont essentiels pour de potentiels entrepreneurs et le développement de l’économie. Grâce à l’étude de six fablabs, nous montrons quels sont les processus et les freins de documentation des projets, quelles difficultés rencontrent les acteurs dans l’utilisation des licences libres et enfin quelles variables doivent être au cœur de la gouvernance des fablabs pour favoriser l’entrepreneuriat en commun et pour le commun. Au travers de cette recherche, nous exposons que si, d’un point de vue théorique, les fablabs adhérant à la Charte du MIT s’engagent a priori dans une démarche de création de connaissances qui s’apparentent à des nouvelles formes de communs (que l’on peut nommer entrepreneuriaux en raison de leur association à une logique d’innovation contributive), dans les faits, la réalité est contrastée.