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Keh Pauline, Palpacuer Florence

Cette étude adopte une vision politique des relations global-local au sein des firmes multinationales afin d’explorer les stratégies adoptées par des managers de filiales pour faire face à la pression dominante du siège. Nous nous intéressons plus particulièrement aux formes de résistances déployées par des managers de filiale en contexte de tension entre des finalités globales-locales potentiellement contradictoires. Notre analyse s’appuie sur une étude de cas approfondie de la résistance exercée par les managers de l’usine IBM de Montpellier (France) lorsque celle-ci a été confrontée à de sérieuses menaces de fermeture dans le milieu des années 1990. Nos résultats révèlent l’existence d’une forme de résistance managériale subtile et ambiguë puisqu’elle reflète des attitudes à la fois « boy scout » et «subversives», partagées entre le consentement et la dissidence. Une ambivalence que l’on retrouve non seulement dans l’attitude des managers montpelliérains à l’égard de l’ordre global mais également dans leur attitude à l’égard des forces sociales locales. Cette recherche contribue ainsi à la littérature sur les micro-politiques et sur la résistance au sein des firmes multinationales en dépassant la dichotomie traditionnellement établie entre conformité et résistance et en soulignant l'ambivalence des stratégies de résistance des managers de filiale puisque celles-ci combinent des comportements à priori contraires d’opposition et de consentement. Une ambivalence qui semble refléter les contradictions et le paradoxe inhérents au fait d’être un « manager résistant » au sein d’une multinationale et qui semble caractériser et différencier la résistance managériale d’autres formes de résistances collectives.

Roussey Clara, Palpacuer Florence

The paper draws on recent advances in critical management studies conceptualizing Sustainable Development as a ‘contested field’ made of tensions and power relations between actors holding a variety of roles in Global Value Chains. On the basis of exploratory fieldwork involving the analysis of 15 discourses produced by representatives of mining corporations, civil society movements, and governments, we explore the ways in which SD is being defined and mobilized in the GVC for mineral resources in Africa. Beyond differences between the SD goals and positions adopted by these various actors, we observe a divide between the ‘global discourse’ adopted in all three categories of actors to convey a disembodied, broad and long term vision of SD issues, and a ‘local’ discourse giving concrete, specific substance to SD issues by accounting for the particular types of social, environmental or economic problems encountered at the mining sites. We build on Spicer’s notion of ‘spatial scale’ to highlight the theoretical implications of such results in terms of understanding the dynamics of social and political forces at play in the SD arena of global value chains.

Balas Nicolas, Palpacuer Florence

Cette communication s’intéresse aux implications concrètes de l’appropriation du construit des chaînes globales de valeur, faisant d’une pensée académique hétérodoxe une nouvelle doxa en matière de politique économique. Notre analyse propose une théorisation enracinée, au travers l’étude historique des transformations à l’œuvre dans la gouvernance de l’industrie française des semi-conducteurs (1955-2009), des conditions particulières qui ont permis au postulat commun aux travaux sur les chaînes globales de valeur, selon lequel leur gouvernance tend de manière graduelle a être intégrée à l’échelle mondiale, d’accéder au rang de réalité empirique. En d’autres termes, notre objectif consiste à mettre au jour la manière dont l’existence d’une chaîne de valeur mondiale est devenue légitime pour les parties prenantes de l’industrie française des semi-conducteurs et quel type de transformations, consécutives à des processus de domination et de résistance, d’hégémonie et de contre-hégémonie, elle a produit sur la gouvernance de cette industrie, en particulier en termes d’identité politique, de hiérarchie sociale et d’organisation du travail. La généalogie de la gouvernance de l’industrie française des semi-conducteurs ici proposée nous semble contribuer, à titre exploratoire, (a) à la réflexion sur la place des acteurs locaux et nationaux dans la fabrique du phénomène de globalisation ; (b) à l’intérêt d’une lecture par la théorie des discours politiques de la gouvernance des chaînes de valeur mondialisée.