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Dechamp Gaëlle, Szostak Bérangère

Pour développer leur inventivité, et trouver de bons partenaires, la littérature récente en stratégie montre que les entreprises, et particulièrement les PME, doivent s’ouvrir sur leur environnement. Ainsi, les entreprises adoptent de plus en plus un modèle d’innovation ouvert en utilisant des sources externes d’information, ce qui est d’autant plus crucial pour une PME qui est limitée en ressources. Le territoire créatif au sens de Florida (2002, 2005) mérite alors d’être articulé à ces conclusions. En effet, cet auteur défend l’idée que la compétitivité d’un territoire passe par la créativité de sa population ; cela implique l’existence d’une richesse et d’un dynamisme de la vie artistique locale, ce qui maintient, attire et créé une force de travail productive et adaptable. Trois niveaux créatifs coexistent sur un territoire : l’upperground (la partie visible du territoire créatif avec les organisations institutionnelles et les travailleurs des secteurs technologiques, de l’art/culture, et de l’éducation), l’underground (les personnes engagées de manière informelle dans des activités créatives comme la peinture, le design, l’art et le divertissement), et le middleground (les collectifs/associations regroupant ces personnes). Ainsi, deux propositions sont construites puis étudiées à travers une étude de cas. La première souligne que le territoire créatif est une opportunité pour les PME de développer de multiples relations avec des acteurs innovants et ainsi de développer leur créativité. La seconde avance que, pour que la créativité des PME soit stimulée, le territoire créatif rend visible aux PME les trois niveaux du territoire créatif et leurs interactions. Ces propositions sont instruites à travers une étude de cas prenant place sur le territoire de Saint-Etienne Métropole, labellisé « ville créative design » par l’UNESCO. Nous étudions précisément un dispositif institutionnel original, le « Concours Design Concept». Ainsi, nous considérons quatre projets en compétition où des PME locales, des designers et des clusters coopèrent dans la création d’un nouveau produit. Ce travail met en avant plusieurs résultats, comme l’importance pour les acteurs de rester vigilants sur plusieurs aspects, tels que la forme du dispositif institutionnel mobilisé (un concours ou non), la clarté des règles du jeu tout au long des relations, l’existence de relations de confiance au préalable, ou encore la formalisation du partage de la propriété intellectuelle. Enfin, nous soulignons l’importance de définir la créativité organisationnelle au regard du contexte, ce qui explique, entre autres, la difficulté de proposer un outil de mesure de ce concept.