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Pluchart Jean-jacques

Auteur

Jean-Jacques PLUCHART

Résumé

Le "modèle coréen" traverse une ère de profonds changements. Dès son accession au pouvoir en 1993, Kim Young Sam, le président de la Corée du Sud, a souhaité que chaque coréen saisisse "la dernière chance de modernisation qui s'offre à son pays" (Hoon, 1993). Le développement des firmes coréennes -et notamment des dix "chaebols" - a été à l'origine du "miracle économique coréen" (Mahon, 1992). Leur expansion a reposé sur des facteurs désormais bien identifiés : faible coût d'une main d'oeuvre qualifiée et motivée (notamment par le "syndrome japonais"), captation de technologies étrangères, protection du marché intérieur, aides sélectives de la part des pouvoirs publics (« la Maison Bleue présidentielle dirige de fait "Korea Inc")... Mais "l'économie sud-coréenne ne doit plus désormais sa forte progression qu'à l'accroissement des capitaux et de la main d'oeuvre, et non à l'amélioration de la productivité" (Krugman, 1994) et "l'époque où la Corée pouvait se contenter d'exporter semble définitivement révolue" ( Kim Woo Choung, 1995).

Les programmes nationaux dits de la "Corée Nouvelle", de "l'Economie Nouvelle" et des « Projets hautement avancés » (HANP), lancés depuis le début des années 1990, marquent un tournant décisif dans les stratégies des groupes coréens (Taylor, 1994). D'ambitieux plans de développement ont été affichés par ces derniers, engageant simultanément des processus d'innovation des procédés et des produits, de globalisation des activités, de réorganisation des structures et de changement culturel. Ces réactions ont d’abord surpris par leur rapidité et par leur ampleur, puis ont suscité des interrogations sur le sens des nouvelles stratégies et sur leurs processus de mise en oeuvre. Elles soulèvent en particulier la problématique de la portée et des limites des concepts, méthodes et instruments de pilotage de la performance, mis en oeuvre par les managers coréens.

Pluchart Jean-jacques

Auteur

Jean-Jacques PLUCHART

Résumé

La multiplication des investissements directs des firmes multinationales dans les Nouveaux Pays Industrialisés ( NPI ) vient relancer la problématique des choix publics et des décisions privées en matière de projets internationaux. La déreglementation des marchés a contribué, à partir des années 1980, à limiter la capacité d’intervention des Etats et à étendre le pouvoir des groupes étrangers sur les économies locales (Wright, 1984). Cette mutation a rendu plus complexes les choix des pouvoirs publics -exposés au « dilemme de la gouvernabilité et de la compétitivité » (Faucher, Hafsi, 1994)- et les décisions des firmes - confrontées à des « arbitrages entre pays-cibles et entre modes d’implantation » (Rainelli, 1996). C’est pourquoi les approches classiques -fondées sur des analyses croisées des attraits des marchés et des atouts des investisseurs- s’avèrent souvent inopérantes, notamment lorsqu’elles sont appliquées à des économies émergentes.

Les choix publics et privés reposent en effet sur des logiques d’ordres stratégique, organisationnel et comportemental (Doz, 1986). Les décisions des acteurs doivent en effet conduire à optimiser les avantages concurrentiels respectifs des pays d’accueil et des groupes d’investisseurs, mais également à concilier les intérêts parfois contradictoires, des diverses « coalitions d’acteurs» impliquées dans les projets. L’harmonisation de leurs logiques est rendue encore plus difficile dans le cadre de systèmes dits de « socialisme de marché », recouvrant des « économies duales » où coexistent une planification autoritaire et une concurrence surveillée dans des zones géographiques spéciales. « Tout se passe en effet comme si le lobby des marchés y faisait peser, par sa nature même, une menace sur la souveraineté nationale ; la difficulté de penser la politique économique dans un espace « marchéisé » conduit ainsi certains Etats à prendre des décisions arbitraires au nom de la responsabilité démocratique » (Emmerich, 1996). La difficulté de mesurer le risque encouru par un projet international en économie socialiste explique notamment pourquoi près des deux tiers des initiatives de « joint ventures » entre des combinats chinois et des firmes étrangères se traduisent par des échecs (Shi, 1994), et pourquoi les investisseurs tardent à s’engager dans certains secteurs de l’économie vietnamienne ou à pénétrer les marchés nord-coréen et cubain.

La présente recherche vise à analyser les processus décisionnels respectifs des pouvoirs publics des N.P.I. et des firmes multinationales qui y sont engagées. Elle s’efforce de montrer que la pertinence des approches usuelles -adaptées aux interventionnismes libéraux- est remise en question en « économie duale ». Elle s’appuie sur l’observation d’un terrain inexploré: celui du plus important investissement vietnamien du début des années 1990. Elle présente successivement le cadre théorique (1ere partie), la méthodologie de la recherche (2eme partie), le descriptif du cas analysé (3eme partie) et les termes de la discussion qu’il soulève (4eme partie).

Pluchart Jean-jacques

Auteur

Jean-Jacques PLUCHART

Résumé