Les approches ethnographiques, et plus généralement qualitatives, partent régulièrement à la conquête de nouvelles dimensions des phénomènes et de l’expérience. Explorer des dimensions nouvelles, c’est apporter de nouvelles compréhensions, découvrir des enjeux éthiques et politiques, soulever de nouvelles questions et débats, et mettre en avant d’autres auteurs. Collectivement se forgent de nouveaux concepts, de nouvelles méthodes, de nouvelles écritures en correspondance, formant des « tournants ». Il ne s’agit pas seulement de l’ajout de quelques variables mais d’explorations inédites qui changent non seulement notre manière d’approcher et de penser les organisations, la communication et le management, mais également le sens, les pratiques et les références de la recherche, et sans doute la subjectivité du ou de la chercheur.e .
Nous proposons de réfléchir ensemble à huit dimensions, particulièrement productives et urgentes. Pour chacune, deux chercheurs sont invités à en montrer d’une part les histoires, questions, débats et enjeux puis d’autre part à présenter une méthode qui permet de l’explorer.
• La première session, les 27 et 28 janvier, abordera les quatre continents complémentaires suivants. Les images peuvent tout aussi bien cadrer ou figer qu’opérer un déplacement une prise de parole, parler un autre langage ou faire événement. Les visages sont ce qui ne se laissent pas représenter ou capturer dans un concept mais aussi révèlent la fragilité et appellent à de multiples dimensions de la responsabilité. Les rivages découvrent les limites et ouvrent à la liminalité, aux migrations, aux nomadismes, à l’étranger. Les marges sont toujours déjà dans l’entre-deux, le trouble, l’hybridation, l’inclassable et l’incontrôlé.
• La seconde session, les 03 et 04 février, complètera avec un autre carré : Les affects témoignent de la rencontre avec l’étrange et l’étranger et mettent en mouvement la pensée. La nature se révèle plus rétive que pensé à nos conceptions rationnelles, est mère de nombreux enjeux contemporains mais aussi source de nouveaux rapports. Le corps, à la fois intime et insondable, si propre et si empris par le social et le politique, sexué, genré et potentiellement queer, est vecteur de tous nos contacts avec le monde. Le soi comme locus de l’expérience, de la réflexivité et de l’identité mais aussi de la construction et de l’individuation se découvre toujours transpercé et traversé par l’autre que soi.
Le but est d’accompagner les participants à l’aventure de ces dimensions clés, aidant à mettre en résonance le terrain, les concepts et l’approche, Il est de se familiariser avec des explorations qui sont rarement interrogées et débattues de matières systématique dans les parcours doctoraux francophones et d’aller au croisement de ces dimensions, vers par exemple des images-visages, des corps-affects ou des sois toujours déjà face à et dans la nature, afin d’aller vers une ouverture toujours plus large aux terrains étudiés.
Pour s’inscrire :
• Si vous avez un compte adum : sur adum.fr
• Dans tous les cas : courriel à jean-luc.moriceau@imt-bs.eu, germain.olivier@uqam.ca. CC : antonia.heriot@univ-evry.fr, en précisant l’école doctorale de rattachement et la discipline de la thèse.
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