Auteurs
Sonia ABDENNADER CHEFFI
Walid CHEFFI
Résumé
Le vote par Internet dans les assemblées générales des actionnaires récemment utilisé dans certains groupes français en 2003, concrétise l’utilisation des nouvelles technologies et des systèmes d’information dans la gouvernance des entreprises “ modernes ”. Se pose alors d’une part, la question des facteurs qui influencent l’émergence de cette nouvelle pratique, son adoption et son utilisation, d’autre part, ses impacts sur l’activisme actionnarial et la gouvernance des entreprises.
L’objectif de cette recherche fondée sur une approche qualitative abductive est double : (1) identifier les facteurs qui influencent l’apparition de cette nouvelle technologie de l’information et de communication (NTIC) dans des groupes cotés et son utilisation par leurs actionnaires et (2) évaluer ses effets sur la gouvernance des entreprises en général et l’activisme actionnarial en particulier.
Les résultats de la recherche montrent que le développement du vote électronique dans les assemblées générales des actionnaires de certains groupes n’est pas seulement conditionné par des raisons juridiques, mais que d’autres facteurs stratégiques, sociaux et techniques sont autant déterminants. Cette NTI a pour effet d’augmenter l’activisme actionnarial et améliorer la qualité de la communication entre l’entreprise et ses actionnaires.
Auteurs
Mourad Attarça
Thierry Jacquot
Résumé
Le thème de la Responsabilité Sociale de l’entreprise (RSE) est à la mode. Le succès de cette notion auprès des dirigeants d'entreprise traduit la volonté de mieux maîtriser les contraintes sociétales et de favoriser un développement commercial et une performance économique durables. Au-delà des finalités affichées, les préoccupations et les pratiques réelles des entreprises correspondent-elles véritablement aux valeurs véhiculées par le concept de la RSE ? Nous étudions dans cet article la diffusion des principes de la RSE au sein des entreprises à travers leurs discours. Il s’agit de repérer les éléments de convergence et de divergence entre les approches théoriques de la RSE avec les préoccupations manifestées par les entreprises en matière de responsabilité sociale. Nous abordons dans une première partie la variété des thématiques valorisées dans les travaux académiques. Dans un deuxième temps, nous analysons les préoccupations affichées par les équipes dirigeantes en matière de RSE, telles qu'elles sont communiquées aux diverses parties prenantes de l'entreprise. Sur la base d’un échantillon d’entreprises européennes, nous étudions la rhétorique mise en œuvre et les représentations que le discours de la RSE véhicule. Nous confrontons, dans une troisième partie, les préoccupations théoriques et les "postures" managériales en matière de RSE.
Auteurs
Amina Béji-Bécheur
Faouzi Bensebaa
Résumé
À l’instar des recherches considérant la nature problématique de l’hypothèse de l’individualisme atomisé, ce travail estime que la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) est le fruit de l’interaction d’acteurs sociaux et non atomisés. Deux objectifs caractérisent alors cet article. Il s’agit d’abord de souligner les insuffisances des approches théoriques majeures en proposant une autre voie comme posture philosophique et théorique à l’analyse de la RSE. Il s’agit ensuite d’étudier le mode opératoire développé par les acteurs, dans leur interaction et face aux problèmes rencontrés, pour construire la RSE. Quatre études de cas, appréhendées au moyen de la méthode des récits de vie, mettent en évidence la façon dont les acteurs traitent la résolution d’une problématique en RSE par un processus d’apprentissage et un processus de créativité. Les valeurs opérationnelles et terminales de la RSE émergent au fur et à mesure des apprentissages réalisés, en interaction avec l’ensemble des parties prenantes concernées par le problème à résoudre, sous forme de solutions innovantes.
Abstract :
Following previous research considering that the hypothesis of atomised individualism is problematic, this paper argues that corporate social responsibility (CSR) is the result of the interactions of social and non-atomised actors. The aim of the article is two-sided. First, we underline the insufficiencies of the most important approaches and we propose another philosophical and theoretical posture to analyse CSR. Second, we study the procedure developed by the actors, which are interactive, to build CSR. We use the method of the accounts of life to study four cases. That allows us to underline how the actors resolve problems in CSR by a process of learning and a process of creativity. Operational and final values of CSR emerge progressively as the learning process is carrying out ; they appear as innovating solutions since they result from the interaction of all stakeholders concerned with the problem to solve.