Auteur
Caroline Sargis Roussel
Résumé
Le management de la connaissance a, jusqu’à aujourd’hui, été abordé dans ses aspects instrumentaux mais les facteurs sociaux sont plus rarement intégrés dans les recherches. Dans ce contexte, notre travail aborde la question des facteurs influençant le processus de création et de diffusion de connaissance, en soulignant le rôle des jeux de pouvoir. Notre réflexion trouve son origine dans l’étude de cas longitudinale qui a été menée. Celle-ci présente un contexte organisationnel original propice à la création et la diffusion de connaissance. Sept établissements appartenant à un même groupe bancaire travaillent ensemble à la construction d’un nouveau système d’information. Ils se sont structurés dans une forme d’organisation hybride à mi-chemin entre les structures de gestion de projet et la coopération inter-firmes. Dans une démarche abductive et qualitative, nous analysons la littérature à la lumière de ce cas et proposons trois groupes de facteurs susceptibles d’influencer le processus observé : les caractéristiques intrinsèques de la connaissance, les caractéristiques des organisations en présence ainsi que les caractéristiques du projet. A l’issue de cette analyse, nous proposons une modélisation des facteurs qui influencent le processus de création et de diffusion de connaissance dans un projet. De cette confrontation entre théorie et étude empirique, il ressort que le facteur politique a été relativement peu étudié alors qu’il se révèle structurant pour le processus de création et de diffusion de connaissance. A l’issue de notre recherche, nous envisageons ce facteur comme pouvant être à la fois un frein et un accélérateur dans le partage de la connaissance, en s’inscrivant dans une structure de coordination à la fois formelle mais qui laisse également place aux interactions latérales informelles. Finalement, nous nous interrogeons sur un possible phénomène d’apprentissage de la relation qui conduirait à une atténuation des jeux de pouvoir.
