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Desmarteau Robert h., Ebrahimi Mehran, Garnier Catherine, Saives Anne-laure

Auteurs

Anne-Laure Saives

Mehran Ebrahimi

Robert H. Desmarteau

Catherine Garnier

Résumé

Avec l'apparition du nouveau paradigme scientifique fondé sur la génomique, la littérature sur la gestion de l’innovation a montré l’émergence d’un nouvel acteur dans le système bio-pharmaceutique : les firmes dédiées de biotechnologie, partenaires incontournables des firmes pharmaceutiques traditionnelles. Selon les termes de l’approche fondée sur le savoir, les modèles d’affaires de ces entreprises se concentrent souvent sur la gestion de l’invention avec l’ambition d’entrer dans un cycle vertueux de croissance fondé sur l’arbitrage judicieux de projets de R&D orientés vers le marché, de choix de protection de la propriété intellectuelle et d’options de financement. Dans ce papier, nous essaierons d’approfondir la compréhension du cycle de développement organisationnel de ces firmes. Alors qu’elles grandissent, et sous l’angle de la gouvernance, il apparaît que le savoir (et sa forme “formelle”, le brevet), devient un produit financier qui peut être échangé à tous les stades du processus de découverte et d’innovation.

Nous nous appuyons ici sur une série de données extraites d’entrevues semi-structurées auprès de plus de 110 firmes de biotechnologie du système bio-industriel du Québec, le plus grand pôle de concentration géographique de firmes de biotechnologies au Canada. Près d’une trentaine de variables qualitatives décrivant les stades d’évolution classiques de firmes en croissance seront examinées par le biais d’une analyse multifactorielle. Cette étude exploratoire du terrain conduira à l’observation de paradoxes majeurs entre création de savoir dans les firmes de biotechnologie et logique de gouvernance financière. Elle aboutira à la mise en avant de trois modes de développement « pré-entrepreneurial », « entrepreneurial » et « managérial » jalonnant le cheminement des entreprises de biotechnologie dont l’évolution serait potentiellement marquée par deux ruptures  : une rupture téléologique lors du passage au stade pré-entrepreneurial, et un défi de créativité lors du passage au stade managérial.

Dans la mesure où le savoir implicite est difficilement mesurable, nous conclurons sur la pertinence de réfléchir à de nouveaux modes d’évaluation du capital immatériel de ces firmes de haute-technologie s’inspirant des apports théoriques du knowledge management.