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Koenig Gérard

Auteur

Gérard KOENIG

Résumé

Les organisations sont constamment confrontées à des situations inédites dont la complexité interdit qu’elles puissent être traitées de façon assurée. Leurs dirigeants sont donc amenés à multiplier les expérimentations et à évaluer avec rigueur ce qui a été tenté. Il a été suggéré de longue date de recourir à des études de cas pour évaluer des politiques ou des programmes et pour tester les hypothèses qui les sous-tendent, mais cette stratégie est encore mal acceptée. Elle est critiquée à la fois par ceux qui estiment qu’une démarche infirmationniste ne saurait, dans les sciences sociales, reposer sur des échantillons de petite taille et par ceux qui pensent que les approches post-positivistes n’ont pas leur place en dehors des sciences de la nature. Prenant appui, sur une recherche menée en collaboration avec les membres d’une Institution ayant entre autres missions la prévention du risque routier professionnel, la présente communication suggère de reconsidérer ce qu’une étude de cas est en mesure de produire lorsqu’il s’agit d’évaluer un programme ou une politique. En l’occurrence, il s’agissait d’apprécier la pertinence de l’approche retenue par l’Institution en question pour convaincre les entreprises d’accroître leur effort de prévention. Cette communication poursuit trois objectifs. Elle cherche à montrer premièrement, que la nature des objets propres aux sciences sociales ne fait pas nécessairement obstacle à une démarche de type infirmationniste ; deuxièmement, que sous certaines conditions la réfutation peut être obtenue au moyen d’études de cas « critiques »; troisièmement que l’apport théorique d’une étude de cas « critique » peut excéder la réfutation d’une proposition identifiée ex-ante. Bien entendu, cette stratégie de recherche n’est pas systématiquement praticable, mais elle permet sous certaines conditions de procéder à l’évaluation rigoureuse de politiques ou de programmes.