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El kamel Leila, Roy Marie-josée

Auteurs

Marie-Josée Roy

Leila El Kamel

Résumé

À l’heure où de nombreux pays ont adopté les principes du développement durable comme base d’intégration de leurs préoccupations sociales, environnementales et économiques, les entreprises subissent de plus en plus de pressions pour assumer leur responsabilité sociale en investissant davantage dans le capital humain et dans l’environnement. Les concepts de « responsabilité sociale des entreprises », de « développement durable », de « triple bénéfice » et d’« entreprise citoyenne » suggèrent que les entreprises sont redevables à plusieurs parties prenantes. Toutefois, ces concepts demeurent encore trop vagues pour être opérationnels et pour permettre aux entreprises de véritablement intégrer ces préoccupations dans leurs différents processus d’affaires.

 

Les entreprises qui élaborent leur stratégie de développement durable doivent donc relever un énorme défi : établir et quantifier le lien entre leurs initiatives à caractère social et leur performance financière. Pour y arriver, les dirigeants doivent soigneusement identifier les déterminants de leur performance sociale et la manière dont celle-ci influence la rentabilité future de l’entreprise. Dans un article récent, Epstein et Roy (2001) ont proposé un cadre d’analyse intégrateur pour guider les dirigeants lors de la formulation et de la mise en œuvre de leurs stratégies de développement durable. Le cadre d’analyse décrit les déterminants de la performance sociale et environnementale des entreprises, les actions que peuvent entreprendre les dirigeants afin d’influencer cette performance et les conséquences de celles-ci sur la performance financière. En utilisant ce cadre d’analyse comme point de référence, l’objectif du présent article est d’analyser les rapports publics de développement durable de dix entreprises et d’évaluer si, dans leurs communications avec leurs parties prenantes, ces entreprises établissent un lien entre leurs stratégies de développement durable et la création de valeur. Cet examen a permis d’approfondir notre connaissance des divers éléments pouvant favoriser l’établissement d’un lien entre la stratégie de développement durable des entreprises et la création de valeur, et la manière selon laquelle les entreprises choisissent de rapporter leurs choix à leurs parties prenantes. Les rapports analysés démontrent notamment que les grandes entreprises commencent à peine à se doter d’outils leur permettant d’évaluer les conséquences financières de leur stratégie de développement durable. De plus, ces outils sont plus orientés vers les investissements et vers les dépenses liées à la performance environnementale.