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Moatti Valérie

Auteur

Moatti Valérie

Résumé

L’imitation a été récemment mise en évidence comme un phénomène très répandu en management, et particulièrement en stratégie. Cependant, peu de travaux ont spécifiquement étudié le rôle de l’imitation dans le cas du choix du mode d’expansion. En effet, le choix du mode est en général considéré comme une décision basée sur une analyse coût / opportunité propre à la firme, plutôt que comme un mécanisme dynamique qui prendrait en compte les actions des concurrents. Dans cette étude, nous considérons le cas particulier de la croissance horizontale –i.e. au sein d’un même secteur d’activité et au même niveau de la chaîne de valeur- et montrons que la décision de mener des opérations de fusions-acquisitions ou de former des alliances est influencée par des facteurs à la fois externes et internes. Plus précisément, nous analysons le rôle de l’imitation et de l’expérience comme mécanismes d’apprentissage distincts, à la fois séparément et simultanément. Grâce au cadre théorique de l’isomorphisme, nous développons des arguments et formulons des hypothèses montrant que le choix du mode d’expansion est influencé par les actions des concurrents. Ensuite, nous montrons que le choix du mode d’expansion est aussi influencé par l’expérience individuelle de chaque firme en matière de mode. Enfin, nous mettons en evidence l’interrelation entre ces deux effets. Nos hypothèses sont ensuite testées à l’aide d’un échantillon de 83 grands distributeurs internationaux étudiés de 1984 à 2003. Nos resultats confirment le rôle exercé par l’imitation dans le choix des fusions-acquisitions comme des alliances. Séparément, l’expérience des alliances accroît la probabilité de réaliser à la fois des alliances et des fusions-acquisitions. Inversement, l’expérience des fusions-acquisitions ne semble pas influencer les choix en matière de mode d’expansion. Enfin, nos résultats confirment l’existence d’une interaction entre l’expérience et l’imitation. Dans le cas de la formation d’alliances, plus l’expérience de la firme est faible, plus le comportement d’imitation est fort.