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Godé Cécile

Depuis une dizaine d’années, de nombreuses contributions cherchent à ouvrir « ces boites noires relativement fermées » (Alsène et Pichault 2007, p. 65) que représentent les processus de coordination inter-individuelle, en prenant notamment en compte les dimensions cognitives et sociales du phénomène. Dans cet article, nous nous intéressons à un moyen d’appréhender la coordination encore peu exploré par la littérature, le retour d’expérience. Nous faisons le choix d’examiner les actions et interactions des acteurs en environnement extrême (Lièvre et Gauthier, 2009 ; Pichault et al., 2010) afin de jouer sur les effets paroxysmiques qui y sont associés. Notre travail s’appuie sur une étude de cas réalisée près de membres de l’Equipe de voltige de l’Armée de l’air (EVAA) durant le mois de juin 2010 et visant à examiner les pratiques de retour d’expérience développées par les membres de l’équipe et leurs impacts sur leur capacité à se coordonner. Le corpus des données de terrain a été recueilli durant le mois de juin. Il a été construit par triangulation (1) d’entretiens semi structurés, (2) d’observations in situ et (3) de documents internes écrits et vidéo (Eisenhardt, 1989). L’analyse du cas suggère que la combinaison des processus de communication, d’apprentissage et de socialisation, qui caractérise le retour d’expérience, facilite la coordination inter-individuelle en conduisant les acteurs à s’accorder sur une interprétation possible de la situation. Le retour d’expérience nourrit ainsi la capacité d’un collectif à construire et maintenir collectivement le sens.