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Garel Gilles, Viegas pires Michaël

Si les théories ne manquent pas, pour comprendre les processus par lesquels une organisation peut apprendre (Argyris & Schön, 1978 ; March, 1991 ; Nonaka & Takeuchi, 1995), il existe un manque de connaissances sur les pratiques réelles en la matière, en particulier lorsque l’apprentissage visé repose sur l’expérimentation (versus accumulation) dans le cadre de projets (versus opérations). Cet article vise à « pénétrer la boîte noire » de l’apprentissage en mode projet. Par ailleurs, alors que la plupart des recherches abordent l’apprentissage organisationnel sous l’angle des processus, ce travail est centré sur les dispositifs d’expérimentation, et plus particulièrement sur la question de leur conception. Cette recherche s’appuie sur l’étude longitudinale d’un projet collaboratif en cours, portant sur l’introduction de la maquette numérique dans le secteur du génie civil. Dans ce contexte, nous nous sommes plus particulièrement intéressés à un dispositif baptisé « expériences-action in vivo », qui vise à tester la maquette dans le cadre d’un projet de construction. Il s’agit donc de décrire un dispositif d’expérimentation original, et de comprendre comment il a été conçu, afin d’en tirer les enseignements pour le champ de l’apprentissage organisationnel.

Garel Gilles

Comment des entreprises concurrentes coopèrent-elles pour définir ensemble un standard technologique ? Cette communication traite d’un secteur d’activité peu étudié par les sciences de gestion, le génie civil, qui se prépare pourtant à une révolution managériale à partir de l’usage systématique qu’il entend faire de la maquette numérique pour concevoir et pour réaliser ses projets. Le projet Communic réunit, sous l’égide de l’Agence Nationale de la Recherche, les acteurs français du BTP dont les trois leaders (Bouygues, Eiffage et Vinci) afin de déterminer un standard de maquette numérique. Deux équipes de recherche en gestion accompagnent les industriels. La problématique est d’analyser in situ les stratégies de construction d’un standard. La première partie définit, à partir de la littérature, les fonctions des standards et leurs conditions d’émergence. La seconde propose quatre stratégies de construction d’un standard : endogène, acquisition, co-développement et prescription. La stratégie de prescription implique l’alliance de plusieurs entreprises qui ne détiennent pas les ressources et les compétences de développement de la technologie elle même ; sur la base d’un cahier des charges défini en commun, ce qui est l’objet de leur collaboration, elles vont prescrire les fonctions de l’outil à une entreprise technologique. Cette stratégie, celle de Communic, poursuit un double objectif de constitution d’un répertoire de connaissances partagées sur le futur standard et de création d’un rapport de force vis-à-vis des développeurs de solutions technologiques.