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Robert Marc, Da fonseca Marie clémence, Le roy Frédéric

Les entreprises sont poussées à mieux prendre en considération les impacts écologiques, sociaux et sociétaux de leurs activités, ceci afin d’assurer un développement plus durable (Freeman, 1984). Le développement durable engendre de nombreux enjeux managériaux et stratégiques pour les entreprises, dont certains peuvent trouver des réponses dans l’innovation, sous forme d’éco-innovations (OCDE, 2009). Or, aujourd’hui pour innover les entreprises sont amenées à développer des partenariats ou des stratégies de coopération afin d’obtenir les ressources et compétences nécessaires. De nombreuses recherches ont montré que la coopération est un des moyens stimulant l'innovation. Hall and Vrendenburg, 2003 soulignent la difficulté pour les firmes de mettre en place des innovations dans une logique de développement durable, du fait de la complexité d’intégrer ses multiples facettes. Pour cette raison, Ayuso and al. (2011) affirment que les firmes doivent construire de la connaissance avec leurs parties prenantes et développer des stratégies coopération. Le but est d’obtenir des ressources et d’acquérir les capacités nécessaires pour innover (Nieto and Santamaria 2007). Le type d’alliance avec des partenaires non concurrents a été largement étudié sous le concept « d’Open innovation » (Chesbrough, 2003). Toutefois, des partenariats peuvent être également réalisés entre concurrents. Ce type de coopération a été étudié sous le concept de « coopétition » (Le Roy et al. 2013 ; Gnyawali et Park, 2009 ; Bengtsson et Kock, 2000 ; Brandenburger et Nalebuff, 1996). Fort de ce constat, entre la nécessité pour les entreprises d’adopter des comportements responsables, et par la même d’éco-innover, et pour ce faire, la nécessité de coopérer, cette recherche questionne les meilleures stratégies relationnelles possible. Notre recherche vise à déterminer quel type de coopération est lié favorablement à l’apparition d’éco-innovation dans les grandes entreprises mais également dans les PME ? Afin de répondre à cette question de recherche, nous avons utilisé la base de données française sur l’innovation CIS-04 (Community Innovation Survey) concernant la période de 2002 à 2004. Cette base de données nous a permis d’obtenir des informations concernant les différents objectifs poursuivis lors de la mise en place d'innovation afin de répondre aux enjeux du développement durable. Ce travail présente une contribution originale car à notre connaissance, le lien entre la mise en place « des éco-innovations » et l’utilisation « des stratégies de coopération » n’a pas été testée empiriquement. De plus, les travaux antérieurs sur les éco-innovations ont traité de la question de leurs déterminants et de leurs moteurs sans faire la distinction entre les différents types d’entreprises, les grandes entreprises et les PME. Cette étude montre que les entreprises, selon leur taille, ne doivent pas développer les mêmes types de stratégies de coopération afin de développer des éco-innovations. Les grandes entreprises françaises doivent coopérer avec leurs concurrents, tandis que les PME, au contraire, doivent favoriser les relations avec leurs clients et/ou leurs fournisseurs. Nous montrons également que le secteur d’activité est un déterminant de l’éco-innovation. D’autres résultats montrent que les fonds publics distribués par les instances européennes et nationales ne favorisent pas l’apparition d’éco-innovation, quelle que soit la taille des entreprises. En ce qui concerne les grandes entreprises, seuls des fonds locaux (ou régionaux) augmentent la propension des entreprises à réaliser des innovations acceptables dans le cadre du développement durable.