AIMS

Index des auteurs > Marais Magalie

Arnaud Charlène, Marais Magalie

Les territoires sont aujourd’hui confrontés à une logique concurrentielle de plus en plus importante les obligeant à envisager une véritable démarche stratégique susceptible d’être à la source de leur différenciation. Dans ce cadre, les méga évènements sont susceptibles de s’inscrire de manière significative dans le choix des armes des managers publics locaux. Ils offrent, en effet, à ceux-ci des opportunités renouvelées pour l’attractivité, la structuration et la légitimation des territoires. Moteurs de changement, ils se distinguent par leur capacité à susciter la confrontation, à bousculer les échéances et, par là-même, contribuent à lutter contre une certaine forme d’inertie de l’action publique locale. Dans ce cadre, cette recherche vise à caractériser les objectifs intermédiaires susceptibles d’être attribués à des méga événements. Une étude empirique est ainsi menée pour appréhender les logiques stratégiques sous-jacentes à la candidature de neuf villes pour l’organisation des Jeux Olympiques d’été de 2012 (Istanbul, La Havane, Leipzig, Londres, Madrid, Moscou, New York, Paris, Rio de Janeiro). L’étude documentaire du rapport du Comité International Olympique quant à la capacité des villes requérantes à organiser effectivement la manifestation témoigne de la présence de trois logiques stratégiques différenciées: le leurre (absence de volonté d’obtention de la manifestation et absence de moyens suffisants engagés), l’ambition démesurée (volonté d’obtention de la manifestation, notamment à moyen terme, mais insuffisance des moyens engagés) et l’ambition réalisable (intention d’obtention de la manifestation et moyens conséquents engagés). Ces trois logiques, bien que distinctes dans leur caractéristiques, s’inscrivent pourtant toutes trois au coeur d’une seule et même finalité: contribuer au développement durable du territoire. Elles illustrent la vocation attribuée à un méga événement orchestré concernant le développement d’une véritable intention stratégique repositionnant l’action publique dans une vision prospective marquée, avec à l’esprit l’importance considérable attribuée à la structuration pérenne et valorisable d’un espace.

Marais Magalie, Reynaud Emmanuelle

Si l’ensemble du fonctionnement du système financier et économique mondial semble concerné dans sa redéfinition par la récente crise financière, celle-ci vient plus particulièrement questionner le rôle et la mission de l’entreprise et de ses dirigeants. Les décideurs stratégiques des grandes entreprises ont, en effet, été confrontés depuis la fin des années 1990 à des pressions croissantes à la fois de la part des marchés financiers mais également de la part de diverses parties prenantes internes et externes de plus en plus influentes. Ces exigences contradictoires ont placé ces acteurs dans des positions délicates puisqu’il est désormais demandé à ces derniers de proposer des orientations stratégiques permettant à l’entreprise de prospérer et de survivre dans un environnement turbulent et complexe. Ils apparaissent ainsi comme pressurisés entre des groupes d’acteurs (parties prenantes financières, économiques et sociétales) aux intérêts et attentes non nécessairement convergents a priori. Notamment, leur rôle requiert l’attention du fait de son caractère risqué. La sanction des dirigeants est tout d’abord envisageable par leur éviction en cas de non-réponse aux attentes des parties prenantes financières. Mais elle est également susceptible d’émaner d’autres parties prenantes de l’entreprise qui, en cas de scandale écologique et humain, seraient susceptibles de malmener la légitimité des dirigeants en place, ce qui pourrait également, dans certains cas, conduire à leur destitution. Capturer l’essence des choix et des actions des dirigeants entre exigences financières, exigences économiques et exigences sociétales implique ainsi, notamment par l’analyse des interactions entre les individus et leur contexte, de questionner la marge de manoeuvre de ces derniers. Dés 1932, Berle et Means insistaient déjà sur la nécessité de questionner l’amplitude de l’espace discrétionnaire des hauts dirigeants dans l’objectif de contrôler la responsabilité financière et sociétale de ceux-ci. En admettant ce postulat, ce papier vise à comprendre dans quelle mesure la définition et le management de leur espace discrétionnaire pourraient conduire les hauts dirigeants à intégrer ou à écarter la RSE (Responsabilité Sociale de l’Entreprise) à la stratégie de l’entreprise. Notre objectif consistera à questionner l’impact de l’amplitude de l’espace discrétionnaire de ces acteurs sur la nature des choix stratégiques effectués, sur les actions engagées ainsi que sur la performance réalisée. Sera ainsi engagée une réflexion sur la redéfinition d’un management stratégique responsable des entreprises au niveau corporate en tenant compte, notamment, des caractéristiques de l’environnement qui est le leur dans un monde de l’après-crise.