AIMS

Dromby Frédéric
Le concept d’inertie de la firme: définition, état des connaissances et agenda de recherche

Auteur

Frédéric DROMBY

Résumé

Au plan académique, le but premier du management stratégique est sans doute l'élaboration d'une théorie du comportement général de la firme en milieu concurrentiel (Rumelt, 1994). Malgré les progrès accomplis depuis les travaux pionniers des années soixante, le foisonnement actuel de la discipline est la preuve que de nombreux thèmes restent à explorer ou consolider avant d'approcher ce but. Selon Rumelt, qui y consacre actuellement l'essentiel de ses efforts, le thème du manque de plasticité d'une firme -c'est-à-dire son inertie- est dans cette optique l'un des plus importants (1993: 3). Cette affirmation rejoint les remarques maintes fois faites dans la littérature en gestion que les firmes ne changent que lorsqu'elles y sont obligées (e.g. Reitter & al., 1991), c'est-à-dire parfois lorsqu'il est trop tard. Contrairement aux vues optimistes des premières théories sur le comportement de la firme, les entreprises font preuve d'inertie.

En tant que chercheurs en management stratégique, nous nous sommes fixés comme objectif une amélioration de la compréhension des causes, manifestations et conséquences des retards de réaction dont font parfois preuve les entreprises, en nous focalisant en particulier sur le premier point -les causes- dont l'élucidation conditionne celle des deux autres.

Cette communication constitue la première étape de notre programme de recherche sur les causes de l'inertie de la firme, que nous avons tenté ici de recenser de la manière la plus exhaustive et la plus organisée possible. Cet état des connaissances nous mènera à la constatation de lacunes dans la littérature actuelle sur les sources de l'inertie et la proposition d'un agenda de recherche, dont nous nous servirons pour aborder les étapes suivantes de notre programme.