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Salgado Melchior

Auteur

Melchior SALGADO

 

Résumé

Les objectifs de cet article sont les suivants : montrer comment les coopérations sont mises en oeuvre, identifier des critères qui permettent d’évaluer la performance de ces opérations, et enfin, voir si la configuration organisationnelle mise en place par les alliés a un impact sur l’évolution des coopérations interentreprises.

Tout d’abord nous nous appuyons sur une revue critique de la littérature pour présenter un recensement exhaustif des supports de mise en oeuvre. D’une part, ce travail met en relief la nécessité de retenir une analyse multi-supports pour améliorer la compréhension du phénomène coopérations interentreprises. D’autre part, la diversité des supports nous a conduit à proposer une classification pour différencier les supports informels, contractuels, et capitalistiques.

Les résultats d’une recherche empirique, effectuée auprès des dirigeants des principaux groupes français, ont permis de construire une typologie des architectures (ou configurations) organisationnelles mises en place par les alliés. Trois types d’architectures organisationnelles, plus ou moins complexes, sont utilisées pour mettre en œuvre les coopérations multipoints (cf. figure n°1) : contractuelles, de type Joint-Venture (JV) ou de type Liens Capitalistiques et Joint-Ventures (LCJV).

La suite de l’article s’attache à identifier les critères que les dirigeants jugent pertinents pour évaluer le succès ou l’échec des coopérations ; citons l’atteinte des objectifs fixés, les résultats strictement financiers, la longévité de la coopération, l’harmonie des relations avec le partenaire, ou la satisfaction personnelle des dirigeants. De plus, les résultats obtenus montrent l’existence d’un lien entre les critères retenus par les dirigeants et le type d’architecture organisationnelle qu’ils ont mis en place. Par exemple, on constate que les résultats strictement financiers sont considérés primordiaux lorsque les partenaires utilisent des supports capitalistiques.

Les dirigeants se sont ensuite prononcés sur la performance de la coopération dans laquelle ils sont impliqués. Ainsi, on constate que la totalité des coopérations qui utilisent des architectures contractuelles ou de type JV sont considérées comme des opérations "réussies" ; en revanche, dans tous les cas considérés comme des échecs, la configuration organisationnelle mise en place par les partenaires est de type LCJV.

Enfin, nous nous sommes intéressé à l’évolution des coopérations. En tout premier lieu, signalons que sur les 17 cas de coopérations qui ont connu une évolution conforme aux objectifs de départ, environ un tiers d’entre elles utilisent une architecture contractuelle, un autre tiers une architecture de type JV, et le dernier tiers de type LCJV.

Cependant des traitements complémentaires confirment les constats effectués précédemment sur la performance. En effet, toutes les opérations qui se sont soldées par une rupture utilisaient des architectures de type LCJV, et seulement la moitié d'entre elles ont connu une évolution conforme aux objectifs de départ. Au contraire, plus de 85% des coopérations mises en oeuvre par le biais d'une architecture contractuelle, ont connu des évolutions conformes aux objectifs de départ.

Ainsi, les résultats présentés dans cet article tendent à montrer l’existence d’un lien entre la complexité de la configuration organisationnelle, les critères à retenir pour évaluer la performance de la coopération, et son évolution.