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Nlemvo Frédéric, Pirnay Fabrice, Surlemont Bernard

Auteur

Fabrice PIRNAY

Bernard SURLEMONT

Frédéric NLEMVO

 

Résumé

C’est d’abord aux Etats-Unis, berceau de l’entrepreneuriat universitaire, que le phénomène des spin-offs a connu ses premières heures de gloire. Popularisées par de célèbres success stories comme la société DIGITAL EQUIPMENT Cy (DEC) issue du MIT, et le développement, désormais mythiques, des « silicon valley » et « route 128 » autours d’universités aussi prestigieuses que Stanford, MIT ou Harvard, les spin-offs font désormais partie du paysage universitaire américain depuis de nombreuses années. En Europe, si la création des premières spin-offs remonte au milieu des années 70, il s’agit souvent d’épiphénomènes généralement développés en marge des universités, parfois contre la volonté de celles-ci, souvent dans leur totale indifférence (Mustar, 1991 ; Stankiewicz, 1994 ; Poutsma, 1997 ; Ashton & Owen., 1998 ; Jones-Evans et al., 1998).

Les universités constituent des réservoirs de connaissance souvent insoupçonnés et la plupart du temps sous-exploités. La capacité d’innovation d’une région étant intimement liée à sa capacité de création et de diffusion de connaissances, les universités et leurs centres de recherche ont un rôle essentiel à jouer dans cette dynamique (Chrisman et al., 1995 ; Doutriaux, 1987, Garnsey et Cannon-Brokes., 1993). A cet égard, les recherches de Mansfield (1995, 1998) ont démontré qu’au sein de nombreuses industries, une part importante des produits et procédés n’auraient pu voir le jour sans l’apport des recherches académiques. Il en va ainsi dans le secteur pharmaceutique, par exemple où 31% des nouveaux produits de l’industrie américaine développés au cours de la période 86 à 94 n’auraient pas pu aboutir dans des délais raisonnables sans le concours de la recherche universitaire.

Par ailleurs, comme le précise un récent rapport de l’OCDE (1998), la présence d’une université dans une région contribue à la création de pôles d’excellence et de compétence. Ces pôles, qui regroupent des institutions et infrastructures spécialisées dans un domaine d’activité, génèrent des avantages concurrentiels car ils permettent d’accélérer les flux d’information et de connaissance entre l’université et les entreprises.

L’objectif poursuivi par cette étude est double : d’une part, élucider le concept de spinoff universitaire et les réalités qu’il entend appréhender et, d’autre part, présenter les principales problématiques soulevées par la création d’entreprises spin-offs dans des domaines d’activité particuliers (la haute technologie) au départ d’un contexte qui ne l’est pas moins (le milieu universitaire). Dans la mesure où les recherches menées en la matière sont encore embryonnaires, l’approche adoptée est résolument exploratoire et repose pour l’essentiel sur des considérations inductives.