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Favre-bonte Véronique

Auteur

Véronique FAVRE-BONTE NICOLETTI

 

Résumé

Les FMN peuvent entrer sur un marché étranger en achetant des entreprises existantes (CE) ou en créant ex-nihilo une unité (CI). Contre toute attente, il y a peu de travaux empiriques à ce sujet. Cette étude est la première à explorer les facteurs qui poussent une partie des investisseurs français à entrer sur les marchés étrangers par CI et une autre partie par CE. Certains auteurs (Chang, 1995) font la distinction entre l’investissement direct étranger d’un côté, et les autres formes de présence de l’autre, cependant ils ne rentrent pas dans le détail au niveau de l’investissement direct. En revanche, d’autres études, telles que celle de BARKEMA & VERMEULEN (1998), entrent dans le détail (création vs acquisition) mais ne lient pas ces deux manoeuvres génériques avec l’international.

En nous focalisant sur les entreprises d’un seul pays, nous pouvons « maîtriser » une partie de l’impact des variables culturelles et politiques liées au pays d’appartenance.

Ce papier teste simultanément un nombre d’hypothèses concurrentielles. Les résultats révèlent que la CE internationale est utilisée par les investisseurs français qui mettent en oeuvre une stratégie globale, alors que les investisseurs dont la stratégie est multidomestique utilisent la CI comme approche des marchés internationaux. L’intérêt théorique de notre étude est donc de montrer que les variables stratégiques, organisationnelles et environnementales ont des places de premier ordre à occuper au sein même de l’analyse des modes d’entrée dans les pays étrangers. En ce qui concerne l’intérêt pratique, l’objectif est d’essayer de focaliser l’attention des managers sur les variables essentielles (stratégiques, organisationnelles et environnementales) lors de l’implantation d’une unité à l’étranger.

Une contribution significative de ce papier est d’une part, l’intérêt porté aux perceptions managériales pour étudier les comportements de ces entreprises qui investissent à l’étranger, et d’autre part, la focalisation sur les entreprises d’un seul pays (la France) qui entrent sur un grand nombre de marchés étrangers. Des études empiriques précédentes se sont déjà basées sur un seul pays (les Etats-Unis : Dubin, 1976 ; la Suède : Zejan, 1990) mais aucune n’a pris comme terrain d’investigation la France.

L’expérience accumulée des investisseurs français sur les marchés étrangers, leur situation financière et leur taille n’ont aucun impact statistique significatif sur le mode d’entrée. Cette étude limitée aux deux configurations extrêmes du modèle global-local n’a pas la prétention de remettre en cause les théories financières et économiques du choix du mode d’entrée. Nous espérons cependant avoir attiré l’attention des chercheurs et des praticiens sur l’intérêt d’une approche stratégique de la croissance internationale. Sur un autre plan, nous constatons l’intérêt de recourir aux perceptions managériales pour enrichir les théories économiques et stratégiques.