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Brandouy Olivier

Auteur

Olivier BRANDOUY

 

Résumé

Cet article propose une modélisation des effets réels qui peuvent suivre les variations de frontières d’un groupe de sociétés et un test de ce modèle aux travers des anticipations qu’expriment les actionnaires de tels groupes dans la sphère financière.

Il est tout d’abord présenté que les résultats des recherches passées sont souvent contradictoires : au final, même si les opérations à but de recentrage semblent, en général, produire des effets supérieurs à ceux d’autres opérations (notamment celles initiées dans une optique de diversification), peu de consensus se forme sur ces questions.

Il est possible que les zones d’ombres qui apparaissent du fait des résultats contrastés puissent s’expliquer par l’usage quasi généralisé de la méthode des rendements anormaux dans ces études, technique qui a reçu récemment de très sévères critiques.

Pour ces raisons l’objet d’étude est abordé sous un angle différent : une modélisation au coeur de la stratégie concurrentielle (dans la filiation de ‘l’école du positionnement’) et un test en univers recréé (selon la tradition de la finance expérimentale).

Dans une première partie, il est donc proposé de formaliser les avantages qu’une entreprise tire du pouvoir de marché et de la concentration des secteurs sur lesquelles elle intervient.

La modélisation détaillée prend la forme d'un jeu d'équilibre auquel toute entreprise est soumise. Ce jeu d'équilibres détermine la richesse revenant à chaque firme qui y participe. En modifiant ses frontières, un groupe de sociétés peut recomposer ces équilibres et transformer la répartition des richesses auquel il a droit avec ses compétiteurs. Il est montré que seules les évolutions des frontières du groupe transformant les forces de concurrence auquel il est soumis, sont susceptibles de modifier la richesse de l’actionnaire. Si une f&a ou une cession ne fait pas plus que ce que pourrait faire un investisseur privé n'ayant pas vocation à gérer les marchés n'anticipent pas de création de richesse.

Le modèle présenté est ensuite soumis à un test expérimental réalisé en univers totalement recréé. Une autre méthode l’eût exposé à un risque de première espèce évident parce que la complexité des interactions sur les marchés financiers peut masquer les effets d’un stimulus précis. Au travers d’expériences de laboratoire, il a donc été observé comment des manoeuvres de fusion acquisition ou de désinvestissement étaient valorisées par des opérateurs de marché. Les résultats obtenus dans le laboratoire confirment ceux qui découlent du modèle.