Auteur
Raphaël DORNIER
Résumé
Un courant de recherches en fort développement dans le domaine de la stratégie explore dans une perspective socio-constructiviste les structures concurrentielles en privilégiant la perspective des participants de l’industrie. Les chercheurs essaient ainsi d’observer et de décrire comment les dirigeants simplifient leur environnement concurrentiel et lui donnent du sens. Une question essentielle soulevée par ce courant de recherche est celui de l’homogénéité des perceptions concurrentielles. En effet, les dirigeants perçoivent-ils de la même manière la structure de leur industrie ? En particulier, identifient-ils les mêmes groupes stratégiques ? Si oui, quels sont les facteurs susceptibles d’expliquer un tel processus d’homogénéisation des perceptions ? Si ces questions sont encore sources de débats, les résultats étant souvent contradictoires, un aspect complémentaire aux perceptions concurrentielles semble être négligé par ce courant : la performance. Si certains auteurs ont tenté de donner une définition satisfaisante de la performance, cherchant dans certains cas à distinguer les facteurs stratégiques permettant d’atteindre une performance élevée et dans d’autres à mesurer la performance au-travers d’indicateurs quantitatifs ou qualitatifs, le point de vue des dirigeants eux-mêmes semble être relégué au second plan.
Cependant, pour notre part, nous considérons que la manière dont les dirigeants perçoivent la performance est d’un grand intérêt dans la mesure où cela peut influencer leurs prises de décision.
En effet, il est probable que les dirigeants considéreront comme un « modèle stratégique » une firme qu’ils perçoivent comme atteignant un niveau de performance élevé. Nous inscrivant dans cette approche cognitive de la performance, nous avons souhaité dès lors au-travers de cette communication répondre aux deux questions suivantes : 1) les dirigeants identifient-ils dans leur secteur les mêmes firmes comme étant particulièrement performantes ? et 2) utilisent-ils les mêmes variables pour décrire la performance de ces firmes ? Pour atteindre cet objectif, nous avons interrogé en face à face 80 dirigeants de 80 voyagistes très divers localisés sur le marché français.
Les entretiens étaient entièrement retranscrits, une analyse de contenu étant alors menée. Les résultats tendent à démontrer que les perceptions de la performance sont relativement diverses, tant
au niveau des entreprises identifiées que des variables sélectionnées. En aucun cas les critères financiers ne constituent la dimension privilégiée par les dirigeants pour définir la performance. Un
résultat suprenant est que dans de nombreux cas un même dirigeant n’avait pas une définition uniforme de la performance, dans la mesure où il sollicitait simultanément des indicateurs stratégiques de natures différentes pour caractériser chaque voyagiste qu’il considérait comme particulièrement performant.
Auteurs
Asma MASMOUDI
Jouhaina BEN BOUBAKER GHERIB
Résumé
Cette recherche étudie la rapidité de la prise de décision stratégique et son impact sur la performance des entreprises. Elle a pour objectifs de déterminer le degré de rapidité de la prise de décision stratégique, d’expliquer la différence entre les processus de décisions stratégiques (PDS) rapides et les PDS lents et de relier empiriquement la rapidité de la prise de décision stratégique à la performance.
Pour ce faire, deux modèles sont construits. Le premier modèle relie la rapidité de la prise de décision stratégique à ses déterminants (l’utilisation de l’information en temps réel, le nombre d’alternatives considérées simultanément, l’expérience des conseillers, la flexibilité du décideur et l’utilisation de l’intuition). Le second teste la nature de la relation entre la rapidité de la prise de décision stratégique et la performance.
L’analyse des données recueillies par entretien auprès de 38 entreprises familiales du secteur industriel tunisien permet de conclure que la rapidité peut être considérée comme un facteur de réussite puisque la rapidité de la prise de décision stratégique influe positivement sur la performance quelle que soit l’origine de la décision. Elle permet également de conclure que l’utilisation de l’information en temps réel, la flexibilité et l’utilisation de l’intuition par le décideur augmentent la rapidité de la prise de décision.
Auteur
Laurence LELOGEAIS
Résumé
L’analyse traditionnelle des déterminants de la défaillance repose principalement sur l’établissement de modèles quantitatifs construits à partir des données financières, et mettant en lumière les différents symptômes de la défaillance. La volonté de mieux comprendre les processus de la défaillance oblige à étendre le champ d’expertise de l’analyse financière et intégrer des aspects d’ordre qualitatif, relevant davantage des modes d’organisation de l’entreprise. La construction d’un modèle de prévision sur des données qualitatives d’entreprises, et plus spécifiquement sur celles de PME, repose sur l’analyse respective des données environnementales et des variables d’organisation de l’entreprise afin d’identifier si l’origine de la défaillance d’entreprise est davantage à associer aux caractéristiques structurelles de l’environnement (analyse industrielle, théorie de la contingence) et/ou aux caractéristiques internes de l’entreprise (facteurs issus du management de l’entreprise : responsabilité des dirigeants, orientations stratégiques, positionnements concurrentiels).
La base de données stratégiques de la Banque de France a permis une première exploration fructueuse de cette recherche en mettant en évidence un jeu de variables clés prédictives du risque de défaillance.