Auteur
Hélène DELERUE
Résumé
Les alliances stratégiques sont des systèmes complexes confrontées, outre à l’incertitude classique de l’environnement, à celle plus spécifique liée au partenariat. Alors que l’alliance a été créée pour
diminuer et partager les risques, elle est, elle-même génératrice d’un risque relationnel propre à la coopération. Dans cette recherche, nous cherchons à clarifier le concept de risque relationnel et à en
comprendre les modes de gestion. Sans faire allégeance a priori à l’un ou l’autre des paradigmes dans lesquels s’inscrivent les recherches antérieures sur les alliances, le processus de recherche empirique s’appuie sur une démarche inductive non démonstrative et se déroule en deux étapes. En premier lieu, une recherche exploratoire reposant sur des entretiens semi-directifs centrés a été menée auprès de vingt dirigeants de PME du secteur des biotechnologies. Cette recherche exploratoire a permis, (1) d’une part de déterminer et de confirmer les différentes dimensions perçues du risque relationnel ainsi que les instruments de contrôle opérationnels des différentes facettes de ce risque, (2) d’autre part de formuler des hypothèses quant aux liens existants entre risques, instruments de contrôle de ces risques et performance perçue de l’accord. En second lieu, ces inférences incertaines ont été testées à l’aide d’outils quantitatifs ; des échelles de mesure partiellement originales ont été construites afin d’élaborer un questionnaire. L’analyse des données collectées auprès de 87 PME a permis d’examiner les liens entre les dimensions proposées du contrôle et celles déterminées du risque relationnel. Cette recherche montre (1) le caractère multidimensionnel du risque relationnel : les dirigeants définissent le risque relationnel selon de multiples facettes qu’ils perçoivent différemment.. (2) le caractère dual du contrôle « relationnel » : le contrôle informel qui repose majoritairement sur la confiance / le contrôle autonome qui s’inscrit davantage dans une logique entrepreneuriale. (3) les effets inattendus de certains mécanismes de contrôle qui, tout en permettant la maîtrise de certains risques en amplifient d’autres. D’un point de vue managérial, ces résultats révèlent la nécessité d’une prise de conscience de la dynamique existant entre système de contrôle et perceptions des risques, inscrivant la gestion des risques relationnels dans un processus cyclique et itératif.
Auteur
Emmanuel RAUFFLET
Résumé
La collaboration interorganisationnelle est souvent présentée comme un mécanisme innovateur pour la résolution de problèmes complexes de nature sociale ou environnementale. Cependant, les liens entre les dynamiques des organisations et celles des collaborations demeurent largement sous-explorés. Les interdépendances entre dynamiques organisationnelles et collaborations interorganisationnelles demeurent encore assez peu étudiées.
Cet article analyse la collaboration interorganisationnelle entre la municipalité de Tlalmanalco et Casa UAM-Comunidad, une organisation non-gouvernementale, dans le cadre du Plan de développement municipal de Tlalmanalco, Etat de Mexico, Mexique entre janvier et avril 1997. L’échec de cette collaboration révèle (1) la coexistence de deux sous-processus distincts à l’intérieur de la collaboration, mais aussi (2) les liens entre processus organisationnels et interorganisationnels. Nous proposons ici des conclusions pour les recherches sur la collaboration interorganisationnelle.
Auteur
Frédéric BORNAREL
Résumé
A l’appui d’une étude de cas conduite dans un cabinet de conseil en management, il nous a été permis d’observer une forme de confiance particulière : la confiance contrainte.
La présence de cette forme de confiance est expliquée au regard des principes de fonctionnement en présence dans un cabinet de conseil. En effet, soumis à une forte pression des objectifs, deux types d’acteurs (les consultants et les managers) sont contraints d’investir dans des relations de confiance adaptées pour surmonter les nombreuses situations de vulnérabilité en présence dans le cabinet.
Les résultats de cette recherche constituent une critique de l’approche culturaliste : la confiance n’est pas uniquement un phénomène spontané et fondé sur le partage de valeurs communes.