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Journée de Recherche « Audit interne et gouvernance des organisations » - 30 Octobre 2023 - Bordeaux

Une journée de recherche labellisée par la FNEGE

30 octobre 2023 : Date de remise des projets détaillés de communication

La recrudescence de risques connus et l’apparition de nouvelles typologies d’expositions amènent plus que jamais les parties prenantes à exiger des dirigeants qu’ils s’assurent que leur organisation est bien sous contrôle et le démontrent. Dans un monde où incertitude et complexité sont devenues la norme, la gouvernance doit évoluer au même rythme que la société pour devenir un véritable levier de maîtrise des crises et de création de valeur durable.

Depuis le début de ce siècle, l’évolution règlementaire et normative a propulsé sur le devant de la scène la fonction d’audit interne, en tant que pilier fondamental de la gouvernance.  L’audit interne est une « activité indépendante et objective qui donne à une organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer, et contribue à créer de la valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant, par une approche systématique et méthodique, ses processus de management des risques, de contrôle et de gouvernement d’entreprise, et en faisant des propositions pour renforcer leur efficacité » (Définition approuvée le 21 mars 2000 par le conseil d’administration de l’Institut Français de l’Audit et du Contrôle Internes – Traduction de la définition internationale approuvée le 29 juin 1999 par l’Institute of Internal Auditors). Son utilité en tant que mécanisme de surveillance réside dans sa capacité à prévenir, détecter et communiquer les déficiences du contrôle interne, du management des risques et de la gouvernance au sein de l’organisation, et à accroître la fiabilité de l’information diffusée en interne ou à l’attention des parties prenantes externes. Cette fonction qui, outre une mission traditionnelle d’assurance, remplit un rôle de conseil, est légitimée par la vision disciplinaire, mais également par le courant cognitif, de la gouvernance.

La recherche en audit interne a connu un essor sans précédent ces vingt dernières années. Plusieurs auteurs (Gramling et al. 2004 ; Goodwin-Stewart et Kent, 2006 ; Mat Zain et Subramaniam, 2007 ; Archambeault et al., 2008 ; Prawitt et al., 2009 ; Stewart et Subramaniam, 2010 ; Ege, 2015) ont tenté de mettre en lumière la contribution de cette fonction à l’amélioration de la gouvernance des organisations, tout en notant que ses rôles sont complexes et en constante évolution (Soh et Martinov-Bennie, 2011 ; Soh et Martinov-Bennie, 2015). Roussy et Perron (2018) relèvent cependant un manque de consensus sur le rôle de l’audit interne dans la littérature académique et constatent que l’analyse de celle-ci donne l’impression que l’audit interne est devenu un « factotum » de la gouvernance.  Brender et al. (2015) affirment que, bien que la fonction d’audit interne doive être considérée comme un outil permettant de superviser d’autres mécanismes et processus de gouvernance, elle n’est pas réellement utilisée de cette façon. Certains auteurs vont jusqu’à questionner l’efficacité de l’audit interne (Christopher, 2019), sachant que celle-ci n’a jamais été clairement définie et qu’elle demeure une « boîte noire » pour les chercheurs (Lenz et al., 2018). A l’instar de Roussy et Perron (2018), même si des recherches récentes viennent préciser la façon dont l’audit interne peut créer de la valeur (Abbott et al., 2022), nous déplorons le manque de travaux sur la qualité de l’audit interne, en particulier la perception de celle-ci par les parties prenantes (autres que les auditeurs légaux), sur les modalités de l’exercice de ses missions, sur la façon dont il rend des comptes, ainsi que sur les enjeux éthiques associés.

Nous pensons que les dispositifs de gouvernance d’entreprise et d’audit interne méritent davantage d’attention dans la recherche francophone et qu’ils peuvent ensemble répondre aux défis contemporains. A l’heure où de nouvelles normes en lien avec la gouvernance des organisations (ISO 37000 ; European Sustainability Reporting Standard G1) ou l’audit interne (Global Internal Audit Standards) sont publiées ou sont sur le point de l’être, il apparaît opportun de se demander en quoi et comment ces deux dispositifs peuvent s’enrichir mutuellement ou se façonner l’un l’autre.

Les communications pourront relever à la fois de l’audit interne et de la gouvernance des organisations, ou bien traiter une problématique relative à un seul de ces deux domaines de recherche.

Sans couvrir la totalité du champ concerné par cette Journée de Recherche, les thématiques générales énoncées ci-après peuvent servir de pistes de réflexion :

  • L’impact des nouvelles normes sur les pratiques de l’audit interne et de la gouvernance
  • Gouvernance et audit interne : quelles interactions et quelle imbrication ?
  • Audit interne et gouvernance en milieux spécifiques (associations, secteur public, entreprises familiales…)
  • Gouvernance, audit interne et leadership
  • Gouvernance, audit interne et risk intelligence
  • Gouvernance, audit interne et résilience
  • Gouvernance, audit interne et transitions
  • Gouvernance, audit interne et transversalité
  • Gouvernance, audit interne et interdisciplinarité
  • La formation à l’audit interne et à la gouvernance

 Les détails logistiques sont à retrouver au sein de l’appel à communications.

Elisabeth Bertin & Guillaume Plaisance - elisabeth.bertin@u-bordeaux.fr
>> Programme (pdf) Picto_pdf