AIMS

IM - L'innovation managériale

Responsables :

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Sandra DUBOULOZ IREGE, Université Savoie Mont Blanc sandra.dubouloz@univ-savoie.fr
 
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Emilie CANET DRM, Université Paris-Dauphine
 
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Albert DAVID DRM, Université Paris-Dauphine
 
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Philippe GIULIANI MRM, Montpellier BS


Objet du groupe thématique :

L’Innovation Managériale (IM) est aujourd’hui considérée comme un facteur explicatif central de la performance des entreprises et la source d’un avantage concurrentiel durable (Hamel, 2006, 2009 ; Le Roy et al., 2013 ; Mol et Birkinshaw, 2009), que celle-ci soit étudiée comme un complément de l’innovation technologique (Battisti et al., 2014 ; Battisti et Iona, 2009 ; Evangelista et Vezzani, 2010 ; Mol et Birkinshaw, 2012) ou comme un phénomène indépendant (Mol et Birkinshaw, 2009). Pourtant, la littérature sur l’IM, aussi qualifiée d’«innovation administrative » (Daft, 1978), «innovation management» (Birkinshaw et al., 2008), « innovation organisationnelle » (Armbruster et al., 2008 ; OCDE, 2005 ; Sanidas, 2005) ou «innovation managériale» (Damanpour et Aravind, 2012), est encore balbutiante ou embryonnaire (Damanpour et Aravind, 2012 ; Volberda et al., 2013). Malgré un regain d’intérêt académique pour ce type particulier d’innovation depuis l’article séminal de Birkinshaw et al. (2008), l’IM demeure sous-explorée tant d’un point de vue conceptuel qu’empirique, notamment par rapport à l’innovation technologique. Si les numéros spéciaux des revues EMR, ICC, RFG etc… ont contribué en partie à combler ce vide, il reste beaucoup à faire pour aboutir à une véritable théorie de l’innovation organisationnelle (Damanpour, 2012).
Birkinshaw et al. (2008) proposent une définition de l’IM, largement retenue dans les travaux (Ganter et Hecker, 2013 ; Vaccaro et al., 2012 ; Volberda et al., 2013 ; Volberda et al., 2014) et entendue comme « la génération et l’implémentation d’une pratique, d’un procédé, d’une structure, d’une technique managériale nouvelle par rapport à l’état de l’art et destinée à permettre l’atteinte des objectifs organisationnels ». Alänge et al. (1998) la distinguent clairement de l’innovation technologique parce que, d’une part, elle ne contient pas d’éléments technologiques en tant que tels (Edquist et al., 2001) et d’autre part, elle se réfère avant tout à la sphère sociale de l’entreprise (Evan, 1966 ; Le Roy et al., 2013). Concernant la notion de nouveauté, centrale dans la définition de l’IM, celle-ci présente un caractère relatif ou « situationnel » (Tornatzky et Fleischer, 1990) qui ne se limite pas forcément à « une nouveauté par rapport à l’état de l’art ». D’ailleurs, la majorité des recherches sur l’adoption d’IM au niveau de l’entreprise retient une notion de nouveauté relative à l’organisation adoptante (Damanpour et Schneider, 2009) et non à l’état de l’art. Ce degré de nouveauté s’inscrit dans l’approche « interprétative » qui privilégie le sens donné par les acteurs. Ainsi, si les pratiques, procédés, structures ou techniques managériales sont perçus comme nouveaux par l’organisation et ses membres, alors il s’agit bien d’une IM même si elle peut être perçue comme une imitation par d’autres acteurs (Van de Ven, 1986).
Ce groupe thématique AIMS a pour vocation de :
-•Construire une communauté scientifique française autour du thème de l’IM et ainsi devenir un carrefour de réflexion et de recherche autour de ce thème. Ce groupe thématique représente une des étapes de cette construction déjà amorcée au travers de divers évènements (cf. activités antérieures).
- Contribuer au développement des connaissances sur ce type spécifique d’innovation qu’est l’IM. Il s’agit à la fois de participer à une meilleure identification des conditions et raisons de son émergence, son adoption et sa diffusion au sein des organisations mais aussi d’analyser ses effets sur les performances économique, sociale, environnementale des entreprises. De plus, une compréhension fine des processus de génération et d’adoption des IM demeure nécessaire. Enfin, la nature des relations qu’entretiennent les IM avec les autres types d’innovations nécessite d’être approfondie. L’ensemble des contributions pourra participer également à une clarification du concept d’IM qui est encore marqué par de nombreuses ambiguïtés.
- Confronter les connaissances, voire les expériences sur les IM.
Les enjeux sont autant scientifiques que managériaux. En effet, à l’heure où de nombreuses organisations et politiques tant régionales que nationales mènent des réflexions et des actions concernant « l’usine du futur », l’entreprise du futur, le renouvellement des pratiques de management pour construire les projets d’entreprises de demain, les enjeux de la compréhension des mécanismes d’émergence, de développement, d’identification du potentiel tant destructeur que créatif des IM sont primordiaux. Les managers doivent au maximum les identifier pour mieux les soutenir, les concrétiser et les maîtriser
Mots-clés : innovation managériale, innovation organisationnelle, génération, adoption, diffusion, complémentarité, performance

Historique :

Date de création : 2016