Auteurs
Salvetat David
Le Roy Frédéric
Résumé
Outil défensif et offensif, l’Intelligence Economique (IE) s’inscrit traditionnellement dans une conception agressive des relations entre rivaux. Or, les comportements de rivalité purs deviennent de moins en moins fréquents, pour céder la place à des comportements de « coopétition » qui mixent la compétition et la coopération. La question qui se pose est alors la suivante : l’IE et la coopétition s’opposent-elles ou sont-elles complémentaires ? Pour y répondre, une étude empirique est menée sur un échantillon de 153 entreprises des industries de Hautes technologies en Europe. Les résultats montrent que les pratiques d’IE s’inscrivent effectivement plus dans une conception agressive des relations entre rivaux que dans une conception coopétitive. Toutefois, s’il n’est pas possible d’établir le principe d’une « Intelligence Coopétitive », les résultats montrent que les pratiques de « veille ouverte » s’inscrivent bien dans une conception plus coopétitive, ce qui fonde le concept de « Veille Coopétitive ».
Auteurs
Sarlandie de la Robertie Catherine
Lebrument Norbert
Résumé
L’objectif de cet article est d’exposer les enjeux d’une lecture de l’intelligence économique par le biais de l’approche basée sur les ressources afin, d’une part, de déterminer le type de paradigme stratégique dont est porteuse cette démarche, et, d’autre part, d’interroger ses limites en termes de polyvalence stratégique. Pour ce faire, nous revenons sur les éléments constitutifs de l’intelligence économique, puis nous identifions quelles sont les orientations stratégiques auxquelles l’intelligence économique peut a priori répondre efficacement. Enfin, nous proposons une articulation avec le management de connaissances au sein d’un dispositif visant à remédier aux limites de l’intelligence économique à embrasser tout type d’approche stratégique.
Auteur
El Mabrouki Nabil Mohamed,
Résumé
Cette recherche a pour objectif de comprendre la pratique de l’intelligence économique dans les grandes entreprises. Un état de l’art permet de définir les différents rôles que joue l’intelligence économique. Ces rôles sont ensuite mis en perspective avec le modèle des modes d’interprétation de Daft et Weick (1984). Cette mise en perspective constitue le cadre conceptuel de la recherche. Ce cadre est complété par les travaux de Weick sur la construction de sens et la cognition collective. Les résultats d’une étude exploratoire de sept grandes entreprises, montrent que l’intelligence économique est une activité qui ne peut se réduire à un «simple» service fonctionnel. Dans la majorité des cas, ce service n’est qu’une fonction de veille personnalisée aux décideurs. Il se limite à la seule collecte de l’information. L’interprétation quant à elle, se passe plutôt au niveau d’un système intelligence économique informel transversal. Les résultats mettent également en évidence les difficultés d’ordre comportemental et social auxquelles se heurtent les entreprises dans l’institutionnalisation de cette pratique.
Auteur
Ben Fredj Ben Alaya Lamia
Résumé
Alors que l’exploitation des informations anticipatives de l’environnement est l’étape la plus « critique » du processus de VS (1), il a été constaté que les cadres d’entreprises (en Tunisie comme en France) ne savent pas comment exploiter ces informations, qu’ils se heurtent davantage au « comment faire ? » que « au quoi faire ? ». L’objet de cette communication est alors de répondre à la question de recherche suivante : Comment augmenter la capacité des cadres d’entreprises à exploiter collectivement les informations de la VS et à créer du sens utile à leur action future ? Il s’agit, en l’absence de méthodes et d’outils préexistants adaptés à l’exploitation de ce type d’informations, de leur fournir une méthode spécialement conçue à cet effet. La méthode favorise une construction progressive et structurée de représentations cohérentes de la partie de l’environnement surveillée par l’entreprise. Elle se base sur l’animation structurée de groupes de réflexion réunissant les cadres de l’entreprise, de la phase d’exploitation individuelle puis collective des informations à la décision d’engager des actions effectives auprès des acteurs de l’environnement.
La démarche globale de la recherche relève de la recherche ingénierique. Il s’agit d’une méthode de recherche qualitative et abductive au sens où elle organise la confrontation entre un cadre théorique et les pratiques sur le terrain.
La mise en application de la méthode, dans le contexte tunisien, est effectuée dans le cadre d’abord d’une étude en laboratoire puis d’une étude empirique au sein d’une entreprise de formation et de conseil « EC » et ce, selon une démarche par prototypage.
L’étude en laboratoire a pour objectif d’apprécier la praticabilité de la méthode et d’améliorer sa validité interne. L’étude empirique vise à apprécier notamment l’utilité et la satisfaction perçues par les cadres de la méthode proposée. Cette deuxième étude est, en référence à Yin (1994), du type étude d’un cas unique avec de multiples unités d’analyse (soit cinq unités). L’unité d’analyse, dans notre recherche, est la situation de gestion, au sens de Girin (1990), soit la réunion d’exploitation collective des informations de VS.
Un exemple d’application de la méthode au sein de « EC », est présenté, à titre illustratif, au sein de cette communication. Les résultats empiriques de la recherche (redisons que ces résultats portent, au total, sur six situations différentes de gestion : la première situation est étudiée en laboratoire, les cinq autres sont observées au sein de « EC ») montrent la pertinence de l’utilisation de la méthode et permettent de répondre à la question de recherche, même si cette réponse reste à caractère exploratoire et devra donner lieu par la suite à de nouvelles études dans d’autres entreprises et d’autres contextes.
Auteur
Rohrbeck René
Résumé
Dans un environnement concurrentiel et en forte évolution technologique les grandes entreprises doivent réagir en temps réel pour s’imposer face à des concurrents petits et flexibles. La veille technologique propose des méthodes, des outils, des procédures et des formes d’organisation, qui permettent aux grandes entreprises, à partir de signaux faibles d’identifier et de traiter les opportunités et les risques. Les entreprises utilisant la veille stratégique améliorent leur capacité d’innovation, leur management de disruption et leurs capacités d'influencer l'avenir en jouant sur les tendances du marché qui sont favorables à leur stratégie d’expansion et leur « business plan ».
A partir d’une analyse littéraire nous construisons un modèle, qui distingue les niveaux opérationnel, tactique et stratégique. Simultanément nous identifions les acteurs, les méthodes et les systèmes de la veille stratégique. Par une étude de cas élaborée avec les Laboratoires Deutsche Telekom nous discutons la mise en place de la veille stratégique. Grace à l’analyse d’un projet issu d’une impulsion de la veille stratégique, nous étudions la manière dont les informations de la veille ont été combiné pour générer un concept d’innovation et une proposition de projet. En conclusion nous pouvons montrer que la veille stratégique – en combinant des impulsions du marché (besoin du consommateur) et des impulsions technologiques (capacité de réalisation) – peut augmenter la capacité d’innovation.
Auteurs
Bueno Merino Pascale
Grandval Samuel
Résumé
A travers l’exemple du portage commercial, le papier insiste sur le rôle de la coopération inter-entreprises dans l’acquisition d’informations spécifiques à un marché étranger. Il montre également l’importance de la veille stratégique dans la découverte d’opportunités commerciales et de la constitution d’un excédent de ressources partenariales afin de faciliter le passage de l’information à l’action.
Cette recherche menée sur le territoire français est de nature exploratoire puisqu’elle s’intéresse à une pratique interorganisationnelle non seulement rare mais également peu étudiée par le passé. A cette fin, nous avons dû recourir à l’étude de cas, afin d’analyser en profondeur les spécificités de l’accord de portage commercial. Deux groupes porteurs – Rhodia et Pechiney (Alcan) – et quatre PMI portées ont accepté de participer à cette recherche.
L’accord de portage commercial présente deux principaux avantages stratégiques pour l’entreprise de taille modeste : une minimisation des coûts de transaction ex ante d’une part et un apprentissage accéléré du marché étranger d’autre part. L’efficacité de cette coopération inter-entreprises en tant que stratégie de production externalisée de l’information dépend de l’intensité de l’interaction entre PMI portée et filiale locale et donc de l’instauration d’un climat de confiance réciproque entre partenaires. Le comportement volontariste de la PMI portée a une incidence toute particulière sur la maximisation du transfert d’informations occasionné par l’accord de portage commercial. De plus, la veille stratégique du groupe porteur est améliorée par la virtualisation de son système de distribution international, grâce à l’interconnexion électronique de toutes les filiales commerciales implantées à l’étranger. Enfin, le passage de l’information à l’action, c’est-à-dire la capacité à saisir rapidement les opportunités de marché, suppose pour le grand groupe la constitution et l’entretien d’un excédent de ressources partenariales.